Serge Pilet : « Il y a trop d’étrangers sous contrat »

La formule de championnat actuelle vit peut-être sa dernière saison. En effet, les obligations de la Pro League dès janvier 2019 vont redistribuer les cartes. Les 16 matches de haut niveau disputés par les Red Lions en seulement six mois et aux quatre coins de la planète ne permettront certainement plus de disputer autant de rencontres avec une formule linéaire. Plusieurs options sont envisagées et, ni les clubs, ni la fédération, ne veulent se tromper. Serge Pilet, le secrétaire-général de l’ARBH, avance déjà quelques pistes et préface cette saison 2017-2018.

Serge Pilet, le Dragons est à nouveau le grand favori pour le titre : cela signifie que la compétition belge n’est pas suffisamment équilibrée ?
« Je ne suis pas d’accord. Le championnat est plus ouvert que jamais. Tous les adversaires des Anversois se sont également bien renforcés et disposent de sérieux atouts. Il y a de solides candidats au titre comme le Ducks et le Racing. Le Léopold sera également beaucoup plus fort. Le niveau de cette saison sera certainement bien plus élevé que celui de la précédente. »

N’y-a-t-il pas trop d’étrangers qui évoluent désormais en division d’honneur ?
« Si. C’est d’ailleurs un réel souci. Il y a trop d’étrangers sous contrat dans notre championnat. Et cette situation est néfaste pour l’éclosion de nos jeunes. Le réflexe de certains clubs, lorsqu’ils montent en division d’honneur, c’est d’effectuer leur marché hors de nos frontières pour mettre sur pied une équipe compétitive. Il va falloir réglementer cette situation. Faut-il obliger un club à évoluer avec un minimum de joueurs issus de son école des jeunes ? Ou faut-il limiter le nombre d’étrangers par équipe ? Il faut explorer les différentes pistes et étudier ce qu’il est possible de mettre en place légalement. Nous travaillons actuellement sur un projet de licence comme au football. C’est un sujet dont nous devons discuter rapidement avec le HHDC (ndlr : Hockey Honour Division Council, qui regroupe l’ensemble des clubs de division Honneur messieurs et dames). »

Certains Red Lions prétendent qu’il n’y a pas suffisamment de matchs à enjeu durant la saison. La formule actuelle du championnat est-elle encore séduisante ?
«
A un niveau plus personnel, je souhaiterai un championnat à 10 équipes pour alléger le nombre de rencontres et augmenter les matchs à enjeu. Mais il n’y a pas d’accord des clubs actuellement. Plusieurs pistes sont envisagées et il y a un groupe de travail qui a planché sur une nouvelle formule de championnat. Plusieurs propositions ont été mises sur la table et nous attendons le retour des clubs.

Que va changer concrètement l’arrivée de la Pro League en 2019 ?
« Le calendrier international a été confirmé cette semaine mais je dois encore le soumettre aux clubs. Lors de mes discussions à la FIH, j’ai toutefois tenu compte de notre championnat. De mi-février à la mi-mai, ce nouveau format international ne devrait pas avoir trop d’impact sur la compétition domestique. Je peux également déjà préciser que la plupart des rencontres auront lieu un week-end. Je m’inquiète juste un peu plus au niveau de la récupération de nos Red Lions. »

Comment se déroule la coexistence entre les clubs et les équipes nationales ? Les rapports ont souvent été tendus. Cela va mieux aujourd’hui ?
« La relation sera toujours délicate. Il n’est pas simple de conjuguer les exigences et les impératifs du High Performance avec ceux des clubs tout en tenant compte des joueurs. Et je comprends parfaitement que chacun souhaite disposer du programme idéal. Mais chacun doit mettre de l’eau dans son vin. Tout le monde est enthousiaste suite aux résultats des Red Lions mais cela résultate du programme très poussé et très chargé que suivent les joueurs. L’important est la bonne communication entre les deux parties. C’est une relation qui permet un un win-win. Mais je concède qu’il existe des périodes plus délicates à gérer. »

Propos recueillis par Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 15 septembre 2017.

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