POURQUOI LES ARGENTINS SONT-ILS AUSSI NOMBREUX DANS LE CHAMPIONNAT DE BELGIQUE ?

Cela fait déjà plusieurs saisons qu’on observe le phénomène mais là, il se confirme avec les nombreuses arrivées de cet été. Les joueurs argentins ont décidément la cote dans notre pays. En effet, ils sont treize, dont la moitié fait partie du noyau de l’équipe nationale, à avoir déposé leurs valises dans notre pays en division d’honneur, et ce, sans compter, ceux qui évoluent aux échelons inférieurs. On en retrouve d’ailleurs, maintenant, dans la moitié des clubs de l’Elite : un au Léopold (Lucas Rossi), trois à Louvain (Juane Garreta, Agustin Mazzilli et Nahuel Salis) trois au Wellington (Ignacio Bergner, Rodriguo Saliva et Agustin Corradini) deux au Watducks (Leandro Tolini et Santiago Montelli), trois au Racing (Maxi Garreta, Juan Gilardi et Juan Martin Lopez) et un au Pingouin (Palacios Pedescoll). Des joueurs extrêmement talentueux et motivés qui ne viennent jamais chez nous pour faire de la figuration.

Initiateur de cette tendance, Marcelo Orlando, le coach actuel du Racing, qui a débarqué de son pays natal en 1992 après les J.O. de Barcelone. « J’ai débuté au Maccabi et à l’Orée en m’occupant des équipes dames. Ensuite, en 2000, j’ai attiré au Wellington les premiers joueurs issus de mon pays. Il s’agissait de Lucas Rey et de Marco Riccardi. A cette époque, le sélectionneur de l’équipe nationale m’avait même appelé pour me demander ce qui me passait par la tête d’attirer si loin ses meilleurs joueurs. »

Par après, ils ont été à chaque fois un peu plus nombreux à débarquer sur le Vieux Continent. Maxi Garreta, le défenseur du Racing se souvient. « Je suis arrivé en même temps que mon frère Juane et que Rodrigo Villa. C’était en février 2001. Ensuite, je suis resté ici. Je me souviens que je n’ai pas hésité longtemps avant d’effectuer le grand saut. Aujourd’hui, j’ai fait ma vie en Belgique. Les Sud-Américains se sentent bien ici car ils retrouvent une ambiance familiale très latine. Ils s’impliquent très rapidement dans la vie du club car ils y retrouvent certaines valeurs. »

Même son de cloche du côté de Marcelo Orlando. « Si les Argentins viennent dans notre championnat, c’est parce qu’ils sont beaucoup mieux traités que chez nos voisins. Aux Pays-Bas, par exemple, ils ne sont que des numéros. Ils s’intègrent nettement mieux ici et le niveau de notre compétition leur convient parfaitement pour poursuivre leur progression. »

Mais pour certains, s’ils sont si nombreux à venir évoluer chez nous, c’est surtout parce qu’ils coûtent moins chers que leurs « collègues » en provenance d’autres pays. Un constat difficile à vérifier tant il est compliqué d’obtenir des chiffres auprès des dirigeants de clubs. Pour Jean-Jacques Luycx, le président du Waterloo Ducks qui a attiré deux d’entre eux dans le Brabant wallon, il s’agissait surtout d’une opportunité sportive. « Nous recherchions deux profils spécifiques et nous les avons trouvés. Les budgets pour les attirer étaient tout à fait raisonnables. Il n’y a pas de secrets. Nous les logeons, ils ont un véhicule et ils donnent des entraînements aux clubs pour gagner de l’argent. Nous n’avions d’ailleurs pas les moyens de leur proposer autre chose. »

In Le Soir, lundi 13 septembre 2010.


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