Si l’ambiance semblait bien morne à l’issue de la défaite – la neuvième en autant de sorties – subie dimanche passé, face à Namur, l’autre « dernier de classe », l’Old Club de Liège n’a guère eu le temps de tomber dans la détresse, ni de cogiter ; en ces temps incertains de reprise (très) chargée, un match en chasse vite un autre, très vite même si on s’appuie sur le « double week-end » qui attend cette fois les Sang et Marine, contraints d’en découdre avec le Racing et le Léo, excusez du peu !, en à peine vingt-quatre heures.
Le challenge est piquant, à la sortie d’une prestation qui a confirmé l’impuissance des Liégeois à peser suffisamment sur les événements, dans une compétition qui ne transige pas avec les doutes et les errements, aussi minimes soient-ils. En cas de flottement, la punition est immédiate. Et implacable. « Oui , il y avait beaucoup de nervosité, cela a pesé sur notre jeu et engendré de la frustration », reconnaît Yannick Domken, le coach adjoint. « Comme les conditions sanitaires liées au protocole sont très strictes, tout le monde est rapidement rentré chez soi après la rencontre, nous n’avons pas eu le temps de « sentir » le groupe… Mais à l’entraînement, nous avons retrouvé des garçons sérieux, appliqués. Avec beaucoup d’envie. »
« Le maintien ? Bien sûr que nous y croyons toujours ! »
Nul besoin de taper sur le clou, les joueurs de l’Old Club de Liège sont tous conscients d’avoir douloureusement manqué la cible, contre un adversaire à leur portée, un faux pas qui ne doit pas les pousser à tomber dans le fatalisme. « Nous savions que ce serait très compliqué, la marche entre la Division 1, que nous venions à peine de rejoindre, et la Division d’Honneur est immense. Nous étions préparés à vivre des moments difficiles. Il n’y a pas à réfléchir, si nous voulons retirer du positif de cette expérience, il faut juste se remettre au boulot et tout donner. »
La situation chiffrée ne laisse que peu d’espoir de survie aux Sang et Marine, dont la marche de manœuvre se réduit considérablement au fil des journées et des revers qui s’entassent. Pas question cependant de capituler, l’équipe possède une véritable âme et le ressort n’est pas cassé : « Le maintien ? Bien sûr que nous y croyons toujours ! Avec la division des points en deux au moment d’entamer les playdowns, tout peut aller très vite. Dans un sens comme dans l’autre. Si nous parvenons à enregistrer nos premières unités d’ici la fin d’année civile, cela pourra servir de déclic, nous libérer. Il est primordial de retrouver un maximum de plaisir dans le jeu, c’est sur ça que nous insistons. »
Une fête à Rocourt sans paillettes
Le Royal Racing Club de Bruxelles, antépénultième au classement général, ne compte, il est vrai, que sept points et apparaît étrangement fébrile cette saison, l’opportunité est donc belle de considérer ce déplacement en terres bruxelloises comme une jolie mission de rédemption, de ferrailler avec cœur et conviction. « Je ne doute pas du bon état d’esprit qui va animer le collectif », poursuit Yannick Domken. « Le Racing n’est pas en grande forme, mais reste un gros morceau. Ne calculons pas, faisons de notre mieux. » La venue du Léo, dimanche, à Rocourt, se veut plus complexe d’un point de vue sportif, mais le champion en titre, avec sa ribambelle de stars internationales, dont Tom Boon, est coloré d’un prestige pétillant qui suscite toujours un bel engouement chez ses adversaires.
Malheureusement, ce sera un rendez-vous à huis clos : « C’est triste, nous jouons vraiment de malchance avec les Ucclois. Nous avions déjà dû annuler, le jour même, notre grand match de gala entre le Léo et l’équipe de Cologne, juste avant l’entrée en vigueur du premier confinement, en mars. Nous étions prêts à accueillir près de mille spectateurs sur le site. Ici, nous nous faisions une joie de le recevoir et d’en faire profiter tout le monde. C’est encore manqué. »
Young Kruyts, In La Meuse, samedi 28 novembre 2020.