Il n’aura finalement fallu que 15 jours au Waterloo Ducks pour annoncer le nom du successeur de Xavier De Greve à la tête de son équipe messieurs. Un choix qui n’a pas surpris grand monde vu les qualités et le pedigree de Jean Willems. L’ancien pilier de l’équipe nationale (310 sélections), double stick d’or (1992 et 1999), a parfaitement réussi sa reconversion en tant que coach. Après un passage par l’Herakles (1 saison), l’Orée (4 saisons) et le Dragons (6 ans donc 4 comme T1), il s’apprête donc à relever un nouveau défi du côté de la Drève d’Argenteuil.
Et après une année en retrait du coaching, l’une des figures emblématique du hockey belge, qui a conquis 4 titres de champions consécutifs avec le Dragons, semble impatient de relever ce nouveau défi. « Les discussions ont été assez rapides. J’ai présenté ma manière de travailler et cela correspondait parfaitement aux attentes du club. Les joueurs ont également eu voix au chapitre et ils sont apparemment très heureux de pouvoir travailler à mes côtés, dès cet été. Je vais m’appuyer sur un noyau très jeune puisque Vincent Vanasch rejoindra le Rot-Weiss Cologne et que John-John Dohmen pourrait s’arrêter. Je veux surtout continuer à faire progresser le groupe. J’insiste beaucoup sur l’intensité qui est essentielle pour moi. Je ne fais par exemple jamais d’entrainements physiques. On ne je joue qu’au hockey. À côté de cela, la musculation occupe une part essentielle dans mon approche. Est-ce la bonne manière ou pas de procéder, on verra bien. Mais cela a déjà pas mal fonctionné par le passé. »
Si les ambitions du Waterloo Ducks sont très claires cette saison avec un nouveau titre de champion de Belgique en ligne de mire, Jean Willems ne souhaite pas encore se projeter pour la saison prochaine tant qu’il n’aura pas une vision définitive sur le noyau à sa disposition. « Viser le titre est un objectif que quasi tout le monde doit ou peut avoir. Mais il faut se montrer réaliste. En hockey, au mois de février, on ne sait jamais sur quelle équipe on pourra s’appuyer la saison suivante. Nous nous poserons donc la question des objectifs quand le noyau sera complet. Mais, c’est évident que des équipes comme le Watducks, le Dragons ou le Léopold doivent viser les playoffs chaque saison. »
Les Brabançons devront donc se renforcer même si l’ossature est bien présente avec des talents purs de la trempe des Maxime Van Oost, William Ghislain, Guillaume Van Marcke, Jérémy Wilbers ou Tommy Willems, l’un de ses fils. « Le noyau est plutôt bien équilibré avec des jeunes très talentueux et des joueurs très expérimentés comme Gauthier Boccard, Elliot Van Strydonck, Victor Charlet, Renaud Pangrazio ou Hugo Genestet. Mais ce ne sera pas suffisant. Nous allons donc cibler l’un ou l’autre joueur que nous souhaitons attirer à Waterloo. Nous privilégierons les Belges car il y a beaucoup de talent dans notre pays même si je sais que cela devient de plus en plus compliqué de les convaincre. Mais nous possédons un projet sportif fort. Tous les joueurs du noyau vont devoir encore rehausser leur niveau de jeu. Ils devront être tous très productif. Mais ce challenge me fait penser à mes premières années au Dragons où le groupe était également très jeune. »
Et ce n’est un secret pour personne, Jean Willems aime le hockey offensif. De quoi satisfaire pleinement les supporters locaux. « Il ne faudra pas non plus être naïf. On ne jouera pas de la même manière chaque semaine. Il faut pouvoir s’adapter. Les joueurs vont aussi devoir apprendre à réfléchir un peu plus par eux-mêmes. Ils doivent analyser leurs prestations en dehors du terrain. Ils doivent se sentir très responsables et j’aime leur poser de nombreuses questions. Ils constituent l’élément principal du projet. »
Jean Willems va, à présent, composer son staff et construire l’équipe qui lui permettra de renouer, au plus vite, avec un nouveau titre de champion de Belgique.
Laurent Toussaint, In La Capitale, mercredi 5 février 2020.