Le Léopold plus pro que jamais !

 

 

En s’imposant, dimanche dernier, face au Waterloo Ducks, triple champions de Belgique en titre, le Léopold a créé l’exploit de ces demi-finales. Qualifiés sur le fil pour le dernier carré, les Ucclois ont, pourtant, encore manqué singulièrement de régularité durant cette saison. Mais la machine est en marche. Principal instigateur de ce changement, John Bessell. L’Australien pourrait, enfin, offrir, un nouveau titre aux supporters qui attendent un nouveau sacre depuis, déjà, dix ans.

Mais comment expliquez cette disette pour le club le plus titré du Royaume ? Bob Maroye faisait déjà partie du staff ucclois à cette époque. Pour lui, il est tout d’abord impossible de comparer les deux équipes. « C’était une autre époque. Le hockey a tellement évolué durant cette période. Le sport n’est plus le même. Auparavant, deux ou trois individualités étaient suffisantes pour réussir à faire la différence. C’était le cas, par exemple, avec Xavier-Charles Letier ou Antoine Denis. Aujourd’hui, c’est le collectif qui permet d’engranger des victoires. Il n’y a plus de place pour l’improvisation. Tout est pensé, calculé et analysé. Mais il est vrai que nous avons connu des saisons laborieuses malgré notre présence en finale, en 2006 et en 2008. Enfin, il ne faut pas négliger le facteur chance pour avoir la chance de disputer les Playoffs. »

Et c’est clair que le 22 mars dernier, après la défaite face au Braxgata, le club s’est retrouvé le couteau sous la gorge. Mais le Léo est, ensuite, parvenu à enchaîner un solide douze sur douze en affichant un moral d’acier mais surtout d’une discipline de fer. Un élément déterminant selon Bob Maroye, entraîneur principal du Léo de 1998 à 2004, adjoint de Vincent Van Gucht lors du titre en 2005, et T3 depuis 2007.

«J’étais plus laxiste que ne l’est John Bessel. Depuis son entrée en fonction, John a instauré des règles très strictes au niveau de la discipline, de l’hygiène de vie, des droits et les devoirs de chaque joueur ou de la vie en communauté. L’Australien ne badine pas avec la discipline. Quand il pousse un coup de gueule, personne ne bronche. Il est extrêmement exigeant et minutieux. Grâce à lui, la mentalité du groupe a énormément évolué au cours de ces dix derniers mois. Les joueurs sont devenus très professionnels. C’était la seule option pour devenir un club compétitif et jouer les premiers rôles en division d’honneur.»

John Bessell, 36 ans, a remis l’honneur de porter le maillot du club au centre des préoccupations de son groupe. Terminée l’image de touristes véhiculées par les joueurs du Léopold. L’Australien a insufflé de nouvelles méthodes de travail inspirées par celles qui ont fait leur preuve dans son pays d’origine.

« L’importance du staff est devenue prépondérante, reconnaît Bob Maroye. Il n’est plus possible d’atteindre, et de se maintenir, à ce niveau sans un travail d’équipe tout au long de la semaine. Chacun sait parfaitement quelles sont ses tâches à accomplir et ce qu’il peut apporter à l’équipe. Ma tâche à l’heure actuelle en tant que T3 est d’accompagner John Bessell et Abe Diels, son adjoint. Nous partageons énormément durant la semaine et je suis beaucoup en contact avec les joueurs. En 2005, le travail accompli par le staff n’était pas aussi déterminant dans les résultats. Il n’y avait pas autant d’analyses puisqu’on comptait souvent sur l’une ou l’autre individualité pour faire la différence. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ! »

Egalement analyste vidéo des Red Lions, depuis 2009, John Bessell accorde une importance toute particulière à sa spécialité. « L’analyse vidéo est devenue l’un des points centraux de la préparation, poursuit encore le T3. Depuis dimanche, nous avons décortiqué attentivement toutes les rencontres du Dragons dont nous disposions, que ce soit en championnat ou en EHL. C’est devenu une obligation d’étudier minutieusement le jeu de son adversaire. Plus question d’improviser. Cette attention particulière aux images et aux dernières prestations de chacun implique de mettre sur pied, continuellement, de nouveaux schémas tactiques, d’élaborer d’autres systèmes de jeu et de trouver des variantes sur penaltys. »

Mais le projet de club ucclois veut, à présent, s’inscrire dans la durée. Plus question de coups d’éclats. Le Léopold veut retrouver son lustre d’antan même si Bob Maroye est bien conscient que cela s’annonce de plus en plus périlleux. « Il est devenu très compliqué, à l’heure d’aujourd’hui, de mettre sur pied un projet à long terme. Il est devenu compliqué de fidéliser les joueurs vu les nombreuses sollicitations financières des clubs concurrents. Il n’existe plus de véritable clubman. La prolongation de contrat de notre Argentin Agustin Mazzilli et le retour d’Elliot Van Strydonck sont deux signaux positifs la prochaine saison. Mais nous devons encore attirer deux attaquants pour épauler Max Plennevaux en zone offensive. On l’a bien vu, cette année, l’écart entre les clubs du Top s’est réduit. Le niveau a augmenté et la bagarre s’annonce de plus en plus importante pour décrocher sa place dans le dernier carré en fin de saison. »

Face au Dragons, ce week-end, les Bruxellois tenteront de décrocher un 27e de titre de champion de Belgique. De quoi écrire un nouveau chapitre dans l’histoire du club centenaire.

Laurent Toussaint, In Le Soir, jeudi 8 mai 2015.

Photo : Philippe Demaret – Okey.be

 

 

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