Lancé à grand renfort de publicité en début de saison, le format inédit de championnat en division d’honneur ne suscite pas, il faut bien l’avouer, un enthousiasme débordant de la part des joueurs et des entraîneurs de Division d’Honneur. Pour rappel, c’est l’arrivée de la Pro League qui avait accéléré sa mise en place puisqu’il fallait diminuer le nombre de journées consacrées au championnat de 4 semaines afin de réussir à rentrer dans le calendrier international étriqué, mais sans toucher, toutefois, au nombre de clubs de DH, à savoir 12.
Fini donc le championnat linéaire comportant 22 journées de saison régulière et deux week-ends de playoffs. Et place à deux poules dans lesquelles chaque équipe affronte les 5 autres de son groupe en matchs aller-retour et 6 rencontres face aux adversaires de l’autre groupe. Les huit meilleures s’affrontant ensuite en matches à élimination directe, en deux manches : quarts, demies et finale.
Mais après le premier tour et 9 journées disputées, ils sont nombreux à ne pas être convaincus par le nouveau format. C’est le cas par exemple de Pascal Kina, le coach de la Gantoise, actuel deuxième du groupe B. « Je ne trouve pas cette formule idéale. Je préfère, et de loin, un championnat régulier comme aux Pays-Bas avec des matches programmés le vendredi et le dimanche s’il faut réduire le nombre de semaines de compétition. Ils ont bien réussi à garder la formule malgré la Pro League. Pourquoi pas nous ? En ce qui nous concerne, nous allons disputer des matches pour du beurre et tout le monde ne pense déjà qu’aux quarts de finale. Mais au final, cela ne me préoccupe pas plus que cela et cette situation est identique pour tout le monde. »
Même son de cloche du côté de Robin Geens, le T1 du Léopold. « Mon sentiment est réellement mitigé car j’ai l’impression que cela raccourcit beaucoup trop la compétition. Je suis toutefois ouvert aux nouvelles idées et je comprends parfaitement pourquoi cette décision a été prise. La preuve avec ce titre de champion du monde des Red Lions qui avaient effectivement besoin de ces longues semaines de préparation pour conquérir leur premier sacre mondial. Mais je pense néanmoins que la formule est perfectible. Cette saison, il faudra être prêt pour aborder les quarts de finale. »
« Pas plus de matches pour du beurre »
Les joueurs non plus ne semblent pas extrêmement emballés par la formule à l’image de l’attaquant international du Racing, Cédric Charlier. « C’est vrai que cela rajoute un peu de suspense pour atteindre les playoffs. Mais pour les grosses équipes, cela se fait au détriment de la consistance et de la répétition de bonnes performances. Il y a trop de rencontres qui ne servent à rien. La formule idéale reste pour moi la compétition linéaire avec un plus grand nombre de matches. Ce qui aurait été tout à fait possible en ajoutant l’un ou l’autre double week-end. »
Mais au final, ces critiques ne touchent pas trop John-John Dohmen à l’initiative du nouveau format. « Je suis plutôt étonné de ces nombreuses réactions mitigées puisque, mathématiquement, quasi toutes les équipes peuvent encore prétendre aux quarts de finale au moment d’aborder ce second tour. Plusieurs équipes qui ont réussi un premier tour plutôt moyen restent ainsi dans la course comme le Braxgata et l’Herakles. Il faut toujours laisser un peu de temps pour s’habituer à quelque chose de nouveau et ne pas tout percevoir négativement. Enfin, il n’y a plus de matches pour du beurre que dans l’ancienne formule. Je reste persuadé qu’il s’agit d’un bon format. »
Quoiqu’il en soit, il reste 7 journées de championnat à disputer avant d’aborder les quarts de finale. Et certaines équipes de l’Elite sont encore loin d’avoir atteint leurs objectifs. De quoi pimenter très certainement le second de la compétition avant de tirer les leçons de ce premier exercice et de corriger le tir, si nécessaire.
Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 16 février 2018.
Photo : Marc Lequint.