C’est avec sa bonne humeur et son sourire habituel que l’attaquant anversois a accepté les différentes sollicitations, dimanche soir, après avoir reçu son deuxième Stick d’or. Séance photo, interviews, discussions improvisées, Flo a pris le temps pour chacun. Il nous a aussi accordé un entretien dans lequel il a insisté à plusieurs reprises sur le plaisir et l’amusement. Deux facteurs déterminants dans la réussite du meilleur joueur de la saison dernière.

Florent, cette récompense constitue-t-elle une petite surprise ?
« Sérieusement, je ne pensais pas du tout pouvoir repartir avec un prix ce soir. Les quatre autres nommés avaient réalisé une saison fantastique. L’année dernière, j’évoluais encore avec mon grand ami Arthur Van Doren, qui est tout de même le meilleur joueur du monde. Et pour moi, c’était assez clair qu’il allait à nouveau s’imposer. Voilà pourquoi cela constitue une véritable surprise. »

Quel est le sentiment qui prédomine après avoir reçu cette récompense ?
« Evidemment que je suis fier même si dans un sport collectif, un prix individuel reste quelque chose d’assez particulier. Ce sont certainement mes quatre derniers matchs des playoffs qui ont fait la différence. Mais que les choses soient claires que je rendrai immédiatement mon Stick d’or pour être à nouveau sacré champion avec le Dragons ou remporter la médaille d’or lors de la prochaine Coupe du monde. »

Quand on a remporté 4 titres consécutifs avec son club, comment conserve-t-on sa motivation intacte pour relever de nouveaux défis ?
« Je veux tout simplement écrire l’histoire avec le Dragons. Nous sommes évidemment occupés à le faire après avoir conquis 4 titres en autant d’années. D’autres l’ont déjà fait avant nous mais c’était il y a déjà quelques années. Je dispute ma 10e saison sous le maillot du Dragons et je sens que l’aventure est encore loin d’être terminée. J’ai encore envie d’aider ce club pour lui rendre une petite partie de tout ce qu’il m’a apporté. Je veux apporter toute mon expérience aux plus jeunes. Je suis devenu un enfant du club et je suis fier de pouvoir dire cela. »

Tu as paraphé, en mars dernier, un nouveau contrat portant sur deux saisons à Brasschaat. Cela signifie que tu n’es pas tenté par une aventure à l’étranger comme certains autres Red Lions ?
« Cela fait naturellement partie de mes envies mais je souhaite le faire différemment. Je réfléchis toujours par cycle. Maintenant, je me concentre sur la Coupe du monde. Ensuite, j’enchainerai sur les Jeux de Tokyo en 2020. A ce moment-là, j’aurai 29 ans et j’aurai terminé mes études. Je pourrais faire le point sur mes ambitions au niveau professionnel et sportif, que cela soit en club ou avec l’équipe nationale. »

Quand tu as débuté le hockey à 4 ans à l’Indiana, tu ne te projetais naturellement pas sur une possible carrière. Mais quand tu passais des heures à jouer dans ton jardin avec ton frère, à quoi pensais-tu pour le futur ?
« J’adorais le jeu. C’est marrant que tu me parles de cela car j’ai réellement passé des heures et des heures avec mon stick et ma balle à essayer tous un tas de trucs. J’adorais ce sport et c’est cela qui me motive encore aujourd’hui. Je suis l’homme le plus heureux du monde quand je peux jouer au hockey. J’espère que cela se voit. Je m’amuse avec mes coéquipiers et au contact de mes adversaires. C’est cela qui restera toujours la chose essentielle pour moi. »

On te surnomme le Magicien. C’est quelque chose qui te fait sourire, non ?
« C’est apparu il y a quelques années. Je ne sais pas trop bien comment d’ailleurs. C’est vrai que j’essaie souvent de nouveaux dribbles improbables et parfois cela fonctionne. Mais cela me fait très plaisir que l’on m’appelle comme cela. »

Les gamins t’adorent évidemment vu ton style de jeu. Quel message souhaiterais-tu leur adresser ?
« Le plus important, c’est de prendre du plaisir sur le terrain. Ensuite, il ne faut aussi jamais lâcher même si parfois tout ne tourne pas comme tu le souhaites. Il y a parfois des imprévus ou des contrariétés. Mais il faut être déterminé. Il faut avoir la volonté de toujours s’améliorer. Et je ne parle pas uniquement au niveau hockey. C’est la même chose dans la vie. Il y a des moments difficiles. Il ne faut pas se le cacher. J’en ai d’ailleurs vécu plusieurs avec mes blessures, à répétition, à l’épaule. Mais il ne faut jamais rien lâcher. »

Dans quelques semaines, tu disputeras la Coupe du monde. La médaille d’or est réellement la portée des Red Lions ?
« Oui, naturellement. Nous allons tout mettre en œuvre pour remporter ce premier titre mondial. Cependant, il faut tout de même faire très attention. Il faut utiliser notre expérience olympique pour atteindre notre objectif. A Rio, nous n’avions pas la médaille en tête. Nous étions à chaque fois focalisés sur le match suivant. Nous devons donc, à présent, penser uniquement à cette rencontre d’ouverture face au Canada. C’est cela le plus important. Nous nous sommes entraînés comme des dingues et nous sentons que nous sommes prêts ! »

Entretien : Laurent Toussaint.

Photo : Marc Lequint.