Présenté comme le principal favori à sa propre succession, le club de Brasschaat n’a pas tremblé devant son public (2.800 spectateurs). Les Anversois ont pourtant souffert face à une excellente équipe du Racing qui méritait certainement mieux que ce partage (3-3) et qui a prouvé qu’elle avait bien le potentiel pour rivaliser avec le meilleur club du Royaume. Sous une chaleur de plomb, les Bruxellois ont donc fait douter leur adversaire jusque dans les dernières minutes de la seconde manche. La déception était dès lors terrible pour Tom Boon qui échouait à nouveau à la plus mauvaise place. « C’est déjà ma cinquième finale perdue et il a chaque fois manqué un petit quelque chose. C’est terrible. Ce club mérite de remporter enfin un titre. Mais nous passons à chaque fois à côté. Aujourd’hui encore, il nous a manqué ce petit truc qui permet de faire basculer un match et de fêter, enfin, ce titre champion. »
Mais c’est donc le Dragons qui a décroché son neuvième titre en faisant preuve d’une belle maîtrise même lorsque son adversaire le poussait dans ses derniers retranchements. « Nous avions beaucoup de pression sur nos épaules, reconnaissait Florent van Aubel. Il y a eu une énorme remise en question après notre contre-performance en EHL. Nous avons tout remis à plat et cela nous a été bénéfique pour remporter ce sacre. »
Et lorsque l’on repense à la saison des Anversois, on se dit qu’il faudra se lever tôt pour venir contester la suprématie des protégés de Jean Willems. « C’est l’objectif du club, jubilait le capitaine Felix Denayer qui fêtait déjà son quatrième titre. Les cadres ont resigné des contrats sur du long terme et les jeunes démontrent de match en match qu’ils progressent de manière incroyable. Nous ne voulons pas aller chercher des étrangers mais puiser dans notre réservoir. Nous sommes également l’équipe qui s’entraîne le plus dur en Belgique. C’est cela qui fait clairement la différence. Mais c’est vrai qu’il nous manque encore un milieu de terrain pour remplacer Manu Stockbroekx qui part à Bloemendaal. »
Le capitaine du Racing, Jérôme Truyens voulait, lui aussi, se projeter vers l’avenir et penser à la saison prochaine malgré la désillusion. « Il ne faut pas nourrir de regrets. Nous avons joué notre carte à fond même si cela n’a pas payé. Le bilan de la saison est positif puisque nous voulions un ticket EHL et disputer la finale. Nous y sommes parvenus et nous partons avec une excellente base pour la saison prochaine. Les jeunes se sont parfaitement intégrés et ils ont appris énormément lors de ces finales. Je suis persuadé que nous sortirons plus forts de cette expérience. »
Et lorsque l’on voit le niveau atteint par les deux équipes lors de ces deux manches, il est évident que les clubs belges peuvent et doivent jouer les premiers rôles sur la scène européenne. « L’EHL reste naturellement l’un de nos gros objectifs pour les années à venir, conclut encore Felix Denayer. Nous devons à nouveau décrocher une place sur le podium et qui sait, peut-être rentrer dans l’histoire en étant le premier club belge à remporter la compétition. Et quand je vois la manière dont a évolué le Racing, je pense qu’ils peuvent également faire quelque chose dans le tournoi. Le niveau a augmenté de manière incroyable dans notre pays. Notre championnat est très compétitif et c’est important que les internationaux évoluent en division d’honneur pour que le hockey belge poursuive encore son évolution. »
Laurent Toussaint, In Le Soir, lundi 9 mai 2016.
Photo : Philippe Demaret – Okey.be