Le Dragons crache à nouveau le feu

Trustant les premières places de la phase régulière et les titres ces dernières saisons, le Dragons et le Waterloo Ducks ont habitué le public à un chassé-croisé infernal. En effet, depuis 2008-2009, ces deux formations se partagent les titres : les Brabançons l’ont emporté en 2009, 2012, 2013 et 2014 tandis que les Anversois se sont montrés les plus costauds en 2010, 2011, 2015 et 2016. Autant dire que le choc des titans de ce week-end, qui se déroulait à Brasschaat, était l’affiche à ne pas manquer.

Double tenant du titre, le Dragons avait surtout à cœur de trouver une certaine régularité après deux premières journées ponctuées de doute. Malgré leurs deux succès initiaux, les Anversois n’avaient pas encore convaincu cette saison et se devaient de balayer toutes les incertitudes. Consistant dans le jeu, le champion en titre a eu le mérite de sortir les crocs hier face à un Watducks, par moments, médusé. Privée de John-John Dohmen, touché à la cheville, et rapidement amputée de Victor Charlet (genou), la phalange brabançonne wallonne n’a jamais trouvé la parade pour contrer les assauts locaux. En l’absence de Felix Denayer, le Dragons a pu se reposer sur les épaules solides de Jeffrey Thys, auteur d’un triplé, qui a enfin vaincu le signe indien, lui qui n’avait pas encore trouvé le chemin des filets cette saison.

« Je suis forcément content d’enfin avoir claqué des buts, soufflait l’attaquant anversois. Ces dernières semaines, j’ai été critique envers moi-même en analysant mes prestations. Je me retrouvais trop peu dans le cercle adverse. Avec l’équipe, on est donc revenu aux bases du hockey et cela m’a permis de débloquer ce compteur. Pour un attaquant, c’est important d’être en confiance. »

Sérieux et appliqués durant une très grande partie de la rencontre, Jeffrey Thys et ses partenaires auront surtout pesé sur la défense brabançonne qui a pris, à six reprises, l’eau. De quoi permettre aux Anversois d’aborder la suite avec plus de sérénité. « Le championnat s’annonce très relevé et serré cette saison. Il est primordial de remporter la totalité de l’enjeu face aux grosses écuries. Nous avons débuté la préparation tardivement afin de monter en puissance tout au long de la saison. Nous savions que nous ne serions pas encore en pleine possession de nos moyens en début de saison et qu’il allait falloir travailler pour remporter nos matchs. »

Du travail, c’est fort logiquement ce qui attend Waterloo dans les semaines qui viennent. Si le Dragons s’est montré réaliste, les Brabançons ont manqué de justesse dans tous les secteurs. Et si la défaite est sévère, elle reste logique. « Nous n’étions pas à notre niveau et le Dragons a sorti un match solide et sérieux, avouait Sydney Cabuy, joueur du Watducks. C’est peut-être une bonne chose de perdre dès le troisième match. Nous sortions de deux joutes plus simples, face aux promus, et on s’est reposé sur nos acquis. C’est dommageable car j’estime que notre adversaire était prenable en ce début de saison. »

Au final, les Waterlootois auront tiré de grandes leçons lors de leur déplacement à Brasschaat. En plus des six buts concédés, ils ont pu s’apercevoir que c’était en équipe qu’il allait falloir évoluer cette saison. « Nous manquions de punch et d’agressivité défensive. La blessure de Charlet a sans doute été un tournant dans cette rencontre et certains ont baissé les bras trop vite. Dans de tels matchs, les plus jeunes se rendent compte qu’il faut se battre en équipe et défendre l’un pour l’autre. »

Sébastien Hellinckx, In Le Soir, lundi 26 septembre 2016.

Photo : Marc Lequint.

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