Dorian Thiéry : « J’avais besoin de me lancer un défi en rapport avec mes ambitions »

L’annonce du transfert de son transfert en a étonné certains qui pensaient que le milieu de terrain poursuivrait tout naturellement l’aventure au Léopold. Mais, à 25 ans, l’ancien international (64 sélections) qui avait débuté le hockey à Linkebeek avant de rejoindre le club uccois à seulement 15 ans veut relever un nouveau défi aux côtés de son modèle de toujours, John-John Dohmen. A l’Orée, Dodge, qui a parfois trainé une mauvaise réputation, a décidé de se remettre en question pour retrouver, pourquoi pas, les Red Lions avec lesquels il n’a toujours pas terminé son histoire.

Dorian, pourquoi as-tu décidé de changer de club la saison prochaine ?
« La principale raison est que je ne me voyais tout simplement pas poursuivre ma carrière au Léopold. J’avais besoin de me lancer un défi en rapport avec mes ambitions. J’ai reçu pas mal d’offres mais celle de l’Orée a immédiatement répondu à mes attentes. Nous disposerons d’une équipe très compétitive la saison prochaine. Et à côté de cela, je vais également pouvoir travailler pour l’école des jeunes au niveau de la filière filles. Je vais aussi participer à un projet à plus long terme pour les garçons et les filles. Je souhaite apporter mon expérience et collaborer au quotidien avec les jeunes de l’Orée. C’est ainsi que je devrais par exemple m’occuper des U16 Girls. »

Qu’est-ce que t’as séduit dans le projet de l’Orée ?
« J’ai beaucoup discuté avec Xavier De Greve mais aussi avec John-John Dohmen avec qui je suis en contact très régulièrement. Je sais qu’ils attendent beaucoup de moi sur et en dehors du terrain. »

Ce n’était plus possible pour toi de continuer au Léopold ?
« Je veux aller chercher dans un autre club ce que je n’ai pas trouvé au Léo pendant 10 ans. Mais je ne voulais pas partir avant d’avoir remporté un titre alors que j’en ai eu plusieurs fois la possibilité. Mais j’ai accompli ce rêve au niveau sportif en mai 2019. Aujourd’hui, j’ai d’autres ambitions et de nouveaux objectifs. Certains remettront ce choix en question et je peux parfaitement les comprendre. Mais je sais que cette décision constituera une plus-value pour la suite de ma carrière. Je vais travailler avec des personnes d’expérience mais aussi des plus jeunes qui pourront encore m’aider à progresser. »

Un mot évidemment sur les Red Lions. Ton histoire avec l’équipe nationale n’est pas encore terminée ?
« Je ne le pense pas. C’est clair que je n’ai pas été épargné par les blessures au cours de ces dernières années et que cela a compromis mes chances avant Rio ou l’Euro à Amstelveen. Mais je fais également mon autocritique. J’ai certainement failli à plusieurs reprises que ce soit au niveau de la maturité ou du professionnalisme. Je reconnais que ma mentalité n’a pas toujours été exemplaire et je ne pouvais peut-être pas revendiquer plus. Mais je suis arrivé à un tournant dans ma vie. Je veux franchir une nouvelle étape. Je souhaite réellement changer et montrer un autre visage. Je veux retrouver mon meilleur niveau et renouer avec l’équipe nationale. Toutefois, je suis parfaitement conscient que de nombreuses choses entrent en ligne de compte pour appartenir au noyau des Red Lions. Et c’est le staff qui prendra toujours ses décisions. »

Depuis le début du confinement, tu travailles d’arrache-pied. Tu veux être fin prêt pour la reprise ?
« C’est vrai que c’est facile à dire car personne ne peut vérifier cela. Je suis pourtant quelqu’un qui bosse énormément. Mais je n’ai rien d’autre à faire pour remplir mes journées. Je m’entraîne entre 1 heure 15 et 2 heures par jour tout en gérant au mieux mes périodes de récupération. A côté des sessions de course, j’essaie également avec les moyens du bord de travailler au niveau musculaire. Et ce n’est pas simple. Mais cela porte ses fruits. Je pesais 82 kilos au début du confinement et j’en fais 76 actuellement. Le hockey me manque énormément. Je deviens malade de ne pas pouvoir toucher à mon stick. Cela me démange car cela fait partie intégrante de ma vie. C’est difficile pour moi de ne pas pouvoir me retrouver sur un terrain et de jouer avec des potes et mes coéquipiers. »

Entretien : Laurent Toussaint

Photo : Laurie Dieffembacq (Belga).

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