Deux promus aux ambitions bien différentes

La première journée de championnat a déjà donné le ton en division d’honneur. Comme en chaque début de saison, les prestations des promus sont suivies de très près afin d’évaluer leur véritable niveau, mais aussi le réel impact qu’ils pourront avoir sur la compétition. Pour Namur, qui effectue son 2 e passage en division d’honneur en 10 ans (en 2015, les Escargots avaient fini avec 0 point et explosé le record de buts encaissés), la première sortie au Braxgata s’est soldée par une première correction (9-1). Un score sévère pour la jeune garde de Joy Jouret dont l’équipe possède la moyenne d’âge (moins de 23,5 ans) la plus basse de la division.

La direction du club est donc bien consciente que viser le maintien constitue en quelque sorte une utopie. « Même s’il faut fixer un objectif aux joueurs, cette mission s’annonce quasiment impossible », reconnaît Gilles Jacob, un des responsables sportifs des Escargots. « C’est vrai que nous n’avons réalisé que 2 transferts cet été. Mais il existe 2 raisons à cela. Une budgétaire et l’autre géographique. C’est très compliqué d’attirer des joueurs chez nous, à 1 h de trajet de Bruxelles. Et à côté de cela, nous ne souhaitions pas faire de folie et attirer un étranger qui ne se serait pas intégré dans le noyau et qui aurait occupé la place d’un jeune issu du cru. »

Avec les départs du gardien Harold D’Hayer, mais aussi de Gilles Jacob, d’Alex Willemart et de Gaël Wyss-Chodat, le noyau devra s’appuyer sur sa classe biberon pour gagner en constance et en qualité au fil des semaines, comme Edouard Vandenhaute (16 ans) ou Thomas Joye (16). « L’idée est réellement de miser sur du local et du jeune », poursuit Gilles Jacob. « Nous voulons réellement tirer un maximum d’expérience de cette saison en DH. Nous savons que nous ne sommes pas encore prêts à pérenniser notre présence à cet échelon. Mais le groupe est motivé pour donner le maximum chaque semaine. C’est clair qu’il existe un risque de démotivation si les défaites s’enchaînent. Mais le staff a bien pris cela en compte et le groupe suit une préparation mentale spécifique. Il faut travailler dur en semaine. La récompense arrive le dimanche en affrontant la crème du hockey belge. »

Louvain ambitieux

Du côté des universitaires, les ambitions sont tout autres. Après un passage d’un an en D1, Louvain remonte avec la ferme intention de jouer les premiers rôles dans la compétition nationale, comme il l’a démontré le week-end dernier, en partageant face au Racing. « Nous visons un top 6 », prévient Gilles Van Lemberghen, qui entame sa 7e saison comme directeur sportif dans le Brabant. « C’est une ambition réaliste vu la qualité de notre noyau. Nous pourrons nous appuyer sur 11 joueurs issus de notre école de jeunes. Ceux-ci seront accompagnés d’étrangers qui cadrent dans notre projet. Nous voulons retrouver la mentalité qui était la nôtre il y a 5 ou 6 ans avec Pau Quemada. Nous ne tolérerons aucune frasque ou coup de gueule. C’est dans cet esprit-là que nous avons réalisé notre casting. Tout le monde est prévenu et nous serons très stricts par rapport à cela. »

9 joueurs sont arrivés à Louvain dont Nicolas Jacobi, l’ancien gardien international allemand, et Simon Gougnard, le remuant milieu de terrain des Red Lions qui est appelé à jouer un rôle majeur dans le dispositif de Xavi Trenchs. « Naturellement que l’arrivée de Simon est essentielle pour le groupe », conclut encore Gilles Van Lemberghen. « Sa présence a un fort impact psychologique pour les jeunes mais aussi pour les étrangers. Ceux-ci peuvent s’identifier à lui. Simon a porté le brassard de capitaine dimanche. Il est appelé à jouer un rôle essentiel sur et en dehors du terrain. »

Ce dimanche, le Brabançon se mesurera à ses anciens partenaires du Waterloo Ducks. Un duel qui s’annonce d’ores et déjà palpitant sur papier. A Namur, la tâche promet par contre à nouveau d’être très délicate puisque l’équipe locale devra se frotter aux champions en titre du Léopold, qui ne lui feront certainement pas le moindre cadeau.

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 21 septembre 2019.

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