L’indoor veut marquer sa différence avec le hockey sur gazon

La première journée du Championnat d’Europe indoor, à Anvers, a répondu à l’attente avec beaucoup de spectacle. Les meilleures nations mondiales ont régalé le public en faisant la publicité d’une discipline en plein essor en Belgique. Depuis 2012, un vent nouveau souffle sur l’indoor qui est occupé, petit à petit, à acquérir ses lettres de noblesse et à se défaire de nombreux préjugés. « Le premier de ceux-ci est que l’on continue à parler du hockey salle alors qu’il s’agit aujourd’hui de l’hockey indoor, embraye immédiatement Patrick Vandenberghe, le président de la BIH (Belgian Indoor Hockey). La discipline a énormément évolué et elle est devenue, enfin, un sport à part entière avec ses règles spécifiques mais aussi ses caractéristiques physiques, techniques et tactiques. Trop souvent, l’indoor a été considéré comme un sport de substitution durant la période hivernale. Mais ce n’est heureusement plus le cas. »

Avec un peu plus de 22.000 amateurs (sur les 45.895 membres affiliés à l’ARBH au 15 janvier) et plus de 1.200 équipes inscrites dans les différentes compétitions (elles étaient 700, il y a 5 ans), le championnat indoor séduit de plus en plus d’adeptes en Belgique. « Je pense que les 2 disciplines sont bien plus complémentaires que le football et le futsal, poursuit celui qui a repris les rênes de la BIH, il y a 4 ans. Mais, en indoor, il faut être plus rapide, plus vif, et soit improviser, soit être génial pour faire un bon usage de la balle. C’est un sport extrêmement exigeant qui ne laisse pas de place à la moindre erreur. La technique doit être irréprochable afin de se focaliser pleinement sur le jeu. Enfin, il faut également posséder une condition physique exemplaire pour briller en indoor. Actuellement, nous ne considérons pas ces deux disciplines comme réellement distinctes. »

Pourtant, si les règles sont plus ou moins semblables, si ce n’est la « bi-dimensionnalité » de l’indoor – il est interdit de lever la balle ou de dribbler en 3D ou d’effectuer des passes en l’air ou des flicks – il existe tout de même plusieurs différences importantes entre les deux disciplines à commencer par la taille de la surface de jeu comme le confirme Piou Vandenberghe. « On joue, à 6 contre 6, sur un terrain qui mesure 20 m sur 40 (NDLR : 55 sur 91,40 sur gazon) et les buts sont plus petits (NDLR : 3 m sur 2 comme au handball) . La balle peut rebondir sur les bommes placées le long du terrain ce qui accélère encore la vitesse du jeu. Les matchs sont plus rapides, plus disputés et plus spectaculaires. Enfin, les sticks sont plus légers pour être plus maniables. »

La preuve du succès de l’indoor est que certains commencent à se profiler davantage pour celui-ci et y voient une belle occasion de se distinguer au plus haut niveau et, pourquoi pas, de porter le maillot national…

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 13 janvier 2018.

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