Harold D’Hayer : « On ne veut pas abandonner notre bébé »

Cela faisait six ans que Namur et le Racing étaient les épouvantails du hockey en salle belge. Avec les départs des internationaux Tom Degroote, Tanguy Zimmer et Nicolas Van Diest, les Escargots se doutaient qu’ils rentreraient quelque peu dans le rang mais n’imaginaient certainement pas se crasher complètement. Ils avaient encore leur sort entre les mains lors de la dernière journée mais n’ont pu sauver les meubles ce week-end.

Ils terminent avant-derniers avant un piètre bilan de 11 sur 42. Direction l’anonymat de la D1. « Les premiers mots qui me viennent à l’esprit c’est gâchis et tristesse, confie le gardien Harold D’Hayer. Avec Gilles Jacob, on est là depuis le début de l’aventure en 2007. Nous sommes passés de la D2 à la DH en deux ans, avant de vivre une première finale en 2010. » S’en sont suivies six autres apothéoses et surtout deux titres en 2014 et 2015 mais également deux Coupes d’Europe (Allemagne et Russie). « Il y a quatre ans, on était dans le top 8 continental et maintenant, on est relégué au deuxième échelon belge. Cela fait mal. »

Principale raison de cette descente aux enfers, un manque criant de réalisme offensif. « Si nous rentrions dix fois dans le cercle adverse, on ne shootait peut-être qu’à une seule reprise au but. C’est incompréhensible. Il a manqué de la rage et de l’envie de marquer. Nico Van Diest est parti au Pingouin, cela ne lui a pas vraiment réussi (ndlr : les Nivellois sont aussi relégués). Compte tenu de nos difficultés devant, il aurait fait du bien. »

La malchance est aussi évoquée même si on a peine à croire qu’elle puisse coller aux basques pendant quatorze rencontres. « C’est pourtant la stricte vérité. Nous sommes certainement l’équipe qui a eu le plus de PC. En théorie, deux sur trois ou trois sur quatre doivent aller au fond des filets mais nous n’en avons pas concrétisé 10%. La majorité d’entre eux étaient bien tirés et on les travaillait d’ailleurs spécifiquement à l’entraînement mais je ne compte plus le nombre de poteaux ou de balles sauvées miraculeusement sur la ligne. »

L’arbitrage a aussi été pointé du doigt mais il n’a pas spécialement été partisan et toutes les équipes engagées auraient pu s’en plaindre. « Les arbitres sont les seuls à être payés et ce sont les plus mauvais sur le terrain. Ceci dit, on a perdu du temps et de l’énergie à rouspéter. Pendant que les autres tournaient rapidement la page, nous, on sortait de notre match. »

Il n’en reste pas moins que les cadres se sentent responsables de cette saison catastrophique et n’entendent pas en profiter pour mettre fin au cycle. « C’est notre bébé, on ne peut pas l’abandonner. Gilles, Victor (Pokorny), Alex (Willemart), Paul (Navez) et moi-même, nous devons tenter de ramener directement Namur en DH. Il y a une belle génération de jeunes de 16-17 ans, on lui doit bien ça. Il est évident qu’on ne pourra certainement plus compter sur des renforts de l’extérieur. Ce sont les Namurois qui devront relever la tête. »

Rappelons que l’équipe féminine bascule également de DH en D1. Une saison indoor vraiment pourrie à tous les niveaux.

Grégory Pierard, In Sud Presse, mardi 29 janvier 2019.

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