Après Manu Stockbroekx (Dabang Mumbai), c’est un autre Red Lions qui a assuré sa qualification pour les demi-finales des Playoffs, en Hockey India League. Le gardien du Waterloo Ducks et des Delhi Waveriders est donc naturellement soulagé après les dix premières rencontres de la compétition régulière. L’essentiel a donc été assuré et le Bruxellois peut se réjouir de ses premiers pas en HIL.
Vincent, quel est ton premier bilan de cette expérience indienne ?
« Mais je suis satisfait de nos parcours après 10 matches. Le premier objectif a été atteint en accrochant notre qualification pour les Playoffs. Nous avons réussi à proposer un bon jeu collectif, ce qui est tout de même assez rare ici en Inde. Malheureusement, nous n’avons pas beaucoup marqué lors des quatre ou cinq premières rencontres. Mais, au final, nous avons remporté les victoires au bon moment pour atteindre le Final 4. »
A un niveau plus personnel, es-tu satisfait de tes prestations ?
« Cela n’a pas été évident car j’ai dû m’adapter à un style de jeu totalement différent de celui pratiqué par les équipes européennes. Rien n’est vraiment organisé et les matches se jouent surtout en contre-attaques. La balle va d’un côté à l’autre du terrain. C’est parfois même un véritable ping-pong. Ca part dans tous les sens mais c’est génial. Nous avons très bien défendu donc je n’ai eu souvent l’occasion de montrer ce dont je suis réellement capable, à l’exception des quatre dernières rencontres qui ont été plus compliquées. »
Tu sembles totalement épanoui de cette expérience en Inde.
« Je suis ravi et heureux. J’aimerais revenir disputer l’HIL chaque année. Ici, les émotions sont mises à rude épreuve. C’est une sorte de montagne russe émotionnelle, avec des hauts et des bas vertigineux, de match en match. Un jour, nous étions qualifiés, le lendemain, nous étions éliminés. Cela n’a pas toujours été simple à négocier. »
Ta vision du pays et des Indiens a changé ?
« Complètement. J’ai appris à connaître une Inde très différente de mes précédentes visites avec les Red Lions. Les gens sont très respectueux et ouverts mais forcément il faut regarder parfois la pauvreté en face et il ne faut pas la nier. C’est parfois terrifiant à voir. C’est aussi une magnifique expérience humaine. Je suis tellement heureux de pouvoir participer à cette expérience avec un tas de joueurs étrangers à mes côtés. Je côtoie des Sud-Africains, un Argentin, un Autrichien, un Allemand, un Néo-Zélandais, un Australien, un Anglais et des Indiens… Chaque nation apporté sa propre expérience aux Delhi Waveriders. »
Vous pouvez remporter l’India League ?
« Nous sommes à présent qualifiés pour les Playoffs et, comme en Belgique, à ce niveau de compétition, tout peut arriver. Je pense donc que nous avons une belle chance de nous imposer, tout comme les trois autres équipes présentes dans ce dernier carré. J’espère remporter le trophée et ramener la Coupe à Delhi. »
Une dernière question concernant le prix du gardien de l’année qui sera remis demain par la FIH. Quelles sont tes réelles chances d’être récompensé ?
« Pour être totalement honnête avec toi, je ne parviens pas à estimer mes chances de remporter le trophée. J’ai réalisé une bonne saison 2016 avec un titre de champion des Pays-Bas et une médaille d’argent lors des Jeux de Rio. Maintenant, est-ce que ce sera suffisant ? Nous aurons la réponse jeudi… »
Entretien : Laurent Toussaint.