L’expérience sud-africaine de Xavier De Grève

Les dernières traces du passage de la World League féminine au stade Fallon à peine effacées que la World League hommes s’est installée en Afrique du Sud, à Johannesburg. Les Red Lions, cinquièmes au classement mondial, auront une belle carte à jouer et des objectifs certains à remplir – dont, notamment, une qualification pour la Coupe du Monde. Mais ils ne seront pas les seuls Belges à tenter de décrocher un ticket pour le Mondial : Xavier De Grève, le coach du Watducks, tentera en effet de réaliser pareille performance avec l’équipe de France dont il est le T2 depuis la fin du mois d’avril. « Se qualifier pour la Coupe du Monde, c’est très important pour les Bleus, glissait l’homme fort waterlootois. C’est un excellent tremplin pour une nation qui progresse doucement dans le monde du hockey. Pour le développement de ce sport, il est important de prendre part aux grands rendez-vous. D’autant que les Bleus rêvent de voir les Jeux de 2024 se dérouler à Paris et d’y prendre part. »

De grandes ambitions auxquelles le coach belge est venu se greffer il y a un peu plus de deux mois afin d’apporter son expertise et sa vision des choses. « On est venu me chercher pour que j’apporte mon point de vue au niveau de la construction du jeu et de la relance. C’est donc au niveau des schémas tactiques que je vais apporter ma pierre à l’édifice. » Le Brabançon wallon, qui officiera toujours à la tête du Watducks la saison prochaine, et qui tient toujours un rôle important au sein de l’école des jeunes du club, aiguillera l’EDF pendant quelques mois au moins. « J’ai intégré le staff pour l’été. D’une part pour aider l’équipe à progresser lors de cette World League et d’autre part pour réaliser une bonne Coupe d’Europe B dans la foulée. Cette nation souhaite réintégrer la Coupe d’Europe A au plus vite et ça passe, forcément, par du travail. »

Débarqué en Afrique du Sud en milieu de semaine dernière, la France affiche en tout cas ses ambitions et aspire, non sans effort, à titiller les meilleures nations mondiales. Du haut de sa 17e place au ranking international, l’EDF se contentera, pour le moment, de son statut de petit Poucet. « Il y a du potentiel dans ce groupe. Mais, forcément, il y a moins de technique qu’en Belgique. Cette différence est en partie compensée par une mentalité incroyable. Les joueurs travaillent très dur et jouent l’un pour l’autre. L’esprit collectif est impressionnant ici. »

Se reposant sur une génération vice-championne du monde en U21, la France a surtout offert une belle expérience à Xavier De Grève. En Afrique du Sud, le coach brabançon va pouvoir étoffer ses connaissances. « Je suis un coach très jeune qui a la chance de diriger une formation qui joue le top 4 en Belgique. Ici, j’apprends chaque jour. On analyse le jeu des adversaires et, forcément, on s’en inspire. Le fait d’étudier tout cela me permet de grandir dans ma manière de voir le hockey. »

Mais, versée dans la poule A, l’équipe de France aura fort à faire face à l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et l’Espagne. Afin de rejoindre les quarts de finale, et d’assurer quasiment une participation à la prochaine Coupe du Monde, les Bleus devront donc laisser au moins une équipe derrière eux. Et en terminant troisième ou quatrième, la France pourrait retrouver la… Belgique. « Je connais tous les Lions donc ça offrirait un match particulier, conclut encore Xavier De Grève. Mais pour le moment, nous n’y prêtons pas attention. Les Lions se trouvent dans l’autre poule et leurs résultats ne nous intéressent pas. Nous ne nous retrouvons pas dans le même hôtel et on se croise, parfois, en vitesse après l’un ou l’autre entraînement. On va se concentrer sur nos quatre premières rencontres et puis nous verrons ce qu’il adviendra. »

Sébastien Hellinckx, In La Capitale, mardi 11 juillet 2017. 

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