Le Dragons a dû batailler jusqu’aux Shoot-outs pour remporter son dernier duel européen du week-end face à Kampong. Un succès qui fait du bien au moral des Anversois qui ont vécu une saison noire et qui ne sont pas parvenus à se qualifier pour les playoffs de Division d’Honneur pour la première fois depuis 2009. Mais, du côté de Brasschaat, on songe déjà à la saison prochaine et aux leçons qu’il faudra tirer des leçons des prestations proposées et de la gestion de cette année où les résultats n’ont pas été à la hauteur de la qualité du noyau et des ambitions du club. Pour le capitaine, Felix Denayer, cette saison doit surtout servir de base pour reconstruire une équipe compétitive sur le long terme.
Felix, après cette parenthèse EHL, il vous reste un match pour terminer la saison, face au Léopold, dimanche prochain. On a envie de passer à autre chose au Dragons après une année délicate ?
« Nous avons déjà beaucoup parlé au sein du groupe. Nous sommes déjà, à la limite, occupés à préparer la saison prochaine. On se pose quand même beaucoup de questions. Nous avons envie de mettre les choses en place pour mieux faire les choses. Il y a beaucoup d’envie de prendre l’initiative dans le groupe afin d’essayer de bien faire tourner les choses. Et c’est clairement quelque chose qui fait plaisir. Personne ne se dit pas uniquement « Bon, c’était une mauvaise saison, on verra bien l’année prochaine ! » Donc ça, c’est très positif. »
En septembre, vous afficherez un nouveau visage avec un nouveau coach. Il y aura des nouveaux joueurs avec des départs. Vous en savez déjà un peu plus à l’heure actuelle ?
« Je pense que 90% du groupe sera identique. Après, il y aura, peut-être, des petits changements. Mais c’est le club qui décide de cela. Je sais qu’il y a des contacts qui ont été pris avec plusieurs coachs mais il n’y a encore rien de concret à l’heure actuelle. Mais ce que nous aimerions faire, c’est essayer de reconstruire des bases solides pour le futur. Et pas juste voire comment nous pourrions déjà être champion dès l’an prochain. Nous voulons surtout construire sur le long terme. Nous devrons essayer de remettre quelque chose en place avec les 6 ou 7 bons jeunes qui ont démontré toutes leurs qualités dans le groupe et, structurellement, essayer de jouer le top 4, chaque saison. »
Le Dragons a été gâté ces dernières saisons
Tu me disais également, dimanche dernier, que l’équipe avait principalement besoin de stabilité.
« Exact. Et pas seulement sur le court terme. Nous n’allons pas chercher un coach pour une ou deux saisons. C’est un job qui n’est pas simple, surtout avec ce que les internationaux qui doivent se soumettre à un programme solide. Il n’y a, souvent, pas de longue de préparation. Mais aussi de très nombreux d’entraînement où les meilleurs joueurs, entre guillemets, ne sont pas là. Et donc ce n’est pas toujours évident de vraiment construire quelque chose. Il est donc essentiel de retrouver une certaine stabilité pour construire une équipe solide. Dans des matches, comme face à Kampong, nous apprenons énormément. Mais si une grosse partie du groupe change à nouveau, il faut tout recommencer en reprenant les bases. Et donc cela coûte beaucoup de temps. Si on regarde les 3 ou 4 dernières années, nous devons essayer de retrouver un peu ces fondements. Et, là, où l’année dernière, nous avions réussi un comeback incroyable et que tout s’était bien mis pour aller chercher le titre, nous savons que cela ne pourra pas se produire chaque saison. C’était unique. »
C’est quoi l’enseignement principal que tu tires de cette saison ?
« C’est une question très compliquée. Il y a tellement de choses. Je pense qu’il faut essayer de créer notre propre identité et de pouvoir nous appuyer dessus dès que cela va mal. On sait que, au cours d’une saison, il y a toujours un peu de fluctuations. Il y a toujours des hauts et des bas. C’est donc essentiel de pouvoir toujours retomber sur ses pieds et s’appuyer sur un plan de jeu déterminé. »
Cela signifie que cela n’est jamais acquis même pour une équipe comme le Dragons ?
« Non, certainement pas. Et c’est cela qui est sympa. Les dernières saisons, nous étions gâtés au club. Tout le monde disait. Ils jouent toujours des finales. Et quand ils sont en EHL, ils prennent des médailles. C’est normal. Mais ce n’est pas normal. Et c’est même très difficile. A ce moment-là, nous pouvions nous appuyer sur un groupe qui travaillait déjà ensemble depuis longtemps et, à un moment, tout s’est bien mis. Donc, maintenant, nous sommes en phase de reconstruction et tu vois que c’est très difficile. Mais c’est cela qui est chouette également. C’est un magnifique challenge pour le futur. Mais c’est également cool de voir les jeunes qui font de l’excellent bon boulot et j’espère vraiment, qu’à un moment donné, c’est eux qui prendront la relève et que c’est Felix Denayer qui ne sera plus qu’un joueur secondaire au sein de l’équipe. »
Une fin de carrière au Dragons ?
Cela signifie donc que tu es parti pour jouer encore de longues saisons au Dragons ?
« Je pense bien mais si ma femme l’accepte (Rires). Je pense en tous les cas jouer, au minimum, jusqu’aux de Jeux Paris. Si mon corps me l’autorise. »
Tu n’as pas envie, par exemple, de tenter une expérience aux Pays-Bas ?
« C’est évident que quand tu vois, par exemple, que Bloemendaal évolue avec quasi 16 internationaux, à un très haut niveau, cela donne, parfois, envie. Tu peux vraiment te concentrer entièrement sur ton hockey. Mais bon, mon cœur est au Dragons. Je suis très bien à Brasschaat et cela me permet de trouver le parfait équilibre entre le hockey, ma vie familiale et ma vie professionnelle. Et cela me permet également de pouvoir travailler dans les meilleures conditions avec les Red Lions. Nous allons aborder de grosses périodes de préparation pour la Coupe du monde puis pour les Jeux. Et je ne me vois pas sur la route pour faire des allers-retours avec les Pays-Bas. Le Dragons m’a donné tellement de choses. J’essaie donc de lui rendre cela et d’endosser ce rôle de leader pour accompagner les jeunes. Et ce qui me ferait réellement plaisir dans le futur, c’est, qu’un jour, ils me demandent de faire un pas de côté et d’arrêter parce qu’ils peuvent poursuivre sans moi. Cela me fera plaisir car cela signifiera que les choses sont bien en place. Je vais donc continuer d’aider le club à mener ce processus. »
Entretien : Laurent Toussaint (à Amstelveen).