Anouk Raes : « Je ne me sens plus joueuse »

L’ancienne internationale et capitaine des Red Panthers a décidé d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire en devenant coach de l’équipe dames du Pingouin. La Brabançonne arrête, également, sa carrière de joueuse au Racing. Une petite année après avoir mis un terme à sa carrière internationale, Anouk Raes, 31 ans, a décidé de ranger son stick pour une durée indéterminée. Entre sa grossesse et son futur rôle de T1 des dames du Pingouin, la Brabançonne a dû faire des choix. »

Anouk Raes, vous voici à la tête des dames du Pingouin. Un nouveau challenge vous attend.
« Depuis plusieurs semaines, nous discutions avec le club nivellois, le club de mes débuts, sur la possibilité de continuer à collaborer . L’équipe première dames a perdu Maxime Bertrand, parti coacher les hommes à Uccle. Une place s’était donc libérée et la direction me l’a proposée. En vérité, cela tombait parfaitement bien… »

Et pour cause, vous êtes enceinte de quatre mois !
« Oui, c’était un peu inattendu mais j’en suis ravie. J’ai dès lors dû faire des choix. »

Dont celui d’arrêter votre carrière de joueuse. Est-ce un choix définitif ?
« Je ne sais pas encore si cela sera définitif. Je n’avais pas prévu d’avoir un enfant si tôt dans ma vie et j’étais prête à continuer l’aventure avec le Racing. Je me sentais bien dans ce club et, dès lors, le choix fut difficile. Mais depuis plusieurs mois, je ne me sentais plus vraiment joueuse. Le challenge du Pingouin tombait vraiment à pic et les différents événements ont accéléré mon choix. »

À la tête du Pingouin, c’est un nouvel univers qui s’ouvrira à vous.
« Oui et puis, je voulais garder un pied dans le hockey. Le terrain m’aurait trop manqué pendant cette période de grossesse. Cela sera enrichissant et enivrant. »

Et avec des projets d’avenir clairs, les dames du Pingouin retrouvant quelque peu leurs couleurs…
« Cette saison, l’équipe a terminé huitième en D1. Et après avoir connu deux montées ces dernières années, cette jeune équipe, plein de talent, a énormément appris ces derniers mois. Je rentre dans un projet à long terme, ce qui était très important pour moi. Je ne voulais pas simplement me retrouver coach de l’équipe pour une seule année. »

Avec l’ambition de retrouver la Division d’Honneur d’ici quelques années ?
« Cela fait partie des angles d’attaque que nous aurons, mais cela ne sera pas spécialement pour cette saison. Il y a eu deux montants en D1 et pas de descendant, ce qui permettra au championnat d’être plus ouvert. Nous avons perdu des filles d’expérience mais le noyau est jeune et talentueux. L’avantage, c’est que dans ces conditions, il n’y aura pas de pression intense venant de la direction. »

Le meilleur moyen, finalement, de faire vos premiers pas en tant que coach chez les seniors.
« J’ai été moi-même joueuse et je sais ce qui n’est pas gai, ce qui plaît et ce qui stimule des joueuses. C’est un avantage considérable. Cependant, il est évident que je me retrouverai dans l’inconnu les premières semaines, mais cela sera un très bon écolage. Je sais que c’est un groupe facile et motivé, ce qui me permet de me sentir à l’aise. Par le passé, j’ai toujours été une joueuse qui aimait diriger, qui regardait au-delà du jeu : le côté organisationnel, la vie autour du terrain. Dans les futures semaines, cela me servira. »

Et puis, vous ne serez pas seule aux commandes puisque vous serez épaulée par Helen Grant et Lola Danhaive.
« Nous sommes très complémentaires. Helen se concentrera plus sur les vidéos, Lola sera à mes côtés en match. C’était aussi important pour moi de pouvoir compter sur des personnes de confiance. Je suis censée accoucher en novembre et ne devrais manquer aucun match. Mais si je devais m’éclipser plus tôt, je sais qu’un staff compétent sera toujours en place. »

Vous retrouvez, si tôt, à la tête d’une équipe senior, était-ce dans vos plans ?
« Je ne l’avais pas forcément planifié. Je fonctionne souvent au feeling. Ce qui est certain, c’est que le monde du hockey est un monde qui m’intéresse et où je m’épanouis. Je me sens finalement chez moi dans le hockey. »

Vous continuerez également de gérer les catégories U6 à U12 à Nivelles.
« Cela me tenait à cœur de garder ce rôle. Le Pingouin est mon club formateur et j’aimerais qu’il évolue au mieux. Si je peux apporter ma pierre à l’édifice, c’est encore mieux. Avoir un pied au sein de l’école des jeunes est, dès lors, important. »

Sébastien Hellinckx, In Sud Presse, lundi 22 juin 2020.

Photo : Benoît Doppagne – Belga.

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