Après trois mois et demi d’interruption (105 jours pour être très précis), la compétition messieurs va reprendre ses droits, dès dimanche, avec un alléchant Waterloo Ducks – Dragons. Mais à Uccle, le leader actuel de la division d’Honneur va s’employer, lui, à tenter de conquérir un 12e succès dans ce championnat. Avec 7 point d’avance sur son premier poursuivant, le Dragons, et 11 sur la Gantoise et le Racing, les Bruxellois ont trouvé rapidement leur rythme de croisière lors du premier tour. Ils ont aligné les prestations solides en soignant leurs statistiques (1 partage, 68 buts marqués et seulement 22 encaissés).
Mais, peu importe, le Léo est toujours à la recherche de la meilleure version de lui-même. A l’image de son coach argentin, Agustin Corradini, toujours philosophe mais surtout très réaliste « J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur un groupe qui est super professionnel et qui, pour une partie, a joué à fond la saison indoor, et sur de nombreux internationaux belges et français qui ont performé lors de la Coupe du monde. Mon groupe est en forme même si nous n’avons disputé que 2 rencontres de préparation. Ce qui était un choix personnel. Je veux me montrer patient en privilégiant l’équilibre entre le côté familial et sportif. Je ne veux pas surcharger mes joueurs durant ces prochaines semaines. C’est ma philosophie. Certains pensent qu’au plus haut niveau, on ne peut pas s’amuser. Mais ce n’est pas vrai. Nous devrons atteindre notre pic de forme à partir du mois d’avril. Alors, évidemment, cela ne veut pas dire que nous pouvons perdre tous nos rencontres au mois de mars. Nous voulons toujours gagner tous nos matches. Mais il faut regarder le projet à plus long terme. Je veux me montrer patient en privilégiant l’équilibre entre le sportif et le familial. »
« Toujours changer et s’adapter pour progresser »
Durant les 3 premiers mois de compétition, le Léopold a impressionné par son calme, sa maîtrise des événements et son réalisme en zone de conclusion. Les Ucclois, toujours invaincus, ont souvent joué juste ou, du moins, ils ont toujours assuré l’essentiel pour repartir avec les 3 points. « Nous méritions de gagner tous nos matches du 1e tour à l’exception de celui face au Braxgata », poursuit le T1 ucclois. « Mais parfois le résultat n’est pas conforme à la prestation. Les statistiques individuelles et collectives de mon équipe sont meilleures que l’année dernière. Comment l’expliquer ? Nous travaillons de manière différente et cela porte ses fruits. Il faut toujours changer et s’adapter pour progresser. Et c’est encore mieux de le faire lorsque tu gagnes. »
Et si le club bruxellois est aussi performant, c’est également grâce aux statistiques hallucinantes de Tom Boon. Auteur de 34 buts (dont 9 p.c. et 3 stroke) en 12 sortie, l’attaquant des Red Lions évolue à son tout meilleur niveau depuis l’été dernier. Et malgré un palmarès impressionnant, le dernier Stick d’Or attend toujours de célébrer son premier sacre de champion de Belgique qui serait le 28e pour le Léo. « Evidemment que nous jouons pour le titre. Je ne vais pas le cacher », conclut encore Agustin Corradini. « Mais je suis quelqu’un de pragmatique. Et pour y arriver, assurons d’abord notre place dans le dernier carré. Il faudra, ensuite, se montrer costaud et gagner la demi puis la finale. Naturellement que la présence de Tom Boon change beaucoup de chose. L’Argentine qui est possède une équipe magnifique est encore plus impressionnante avec Lionel Messi. Chez nous, c’est la même chose. Tom est incroyable. Nous devons jouer pour lui mais également lui pour nous. Il est au service du collectif. C’est un joueur tellement positif qui veut toujours gagner. »
Le Léopold rêve donc de succéder à son voisin du Racing. Mais, pour y parvenir, les protégés de Corradini devront soigner leurs sorties et assurer l’essentiel durant les 10 rencontres encore à disputer lors du championnat linéaire. Ensuite, c’est une toute autre compétition qui démarrera. Mais les Ucclois savent, mieux qui quiconque, que rien n’est jamais acquis et que ce n’est que le 21 mai prochain, qu’il faudra évoluer au sommet de son art pour avoir une chance de coiffer les lauriers nationaux.
Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 04 mars 2023.
Photo : Jill Delsaux (Belga).