Alors que les Bleus espéraient réaliser de belles prestations lors de la Coupe du monde, la 13e place acquise à Rourkela, après un dernier succès face au Chili, n’est clairement pas suffisante à 18 mois des Jeux de Paris où l’équipe locale sera attendue au tournant. Et dans l’entourage de l’équipe de France, des voix se sont élevées durant la quinzaine indienne avec des messages de plus en plus discordants mais surtout quelques tensions en interne.
Mais au final, c’est Xavier De Greve, l’assistant de Fred Soyez, arrivé en septembre 2021 pour succéder à Jeroen Delmee, qui a fait les frais de cette situation et qui doit quitter, à contre-cœur, le staff des Bleus. « Naturellement que je suis très étonné de la décision. Durant la Coupe du monde, j’ai dû faire beaucoup de choses pour essayer de garder la symbiose et de l’unité dans le groupe durant la quinzaine. J’ai peut-être pris, inconsciemment, trop de place mais c’était uniquement pour le bien de l’équipe qui semblait perdu par moments. Il y avait réellement un projet magnifique et des objectifs sportifs très ambitieux mis en place vers les Jeux de Paris après le travail de fond effectué au cours de ces 5 dernières années. Je ne comprends pas cette décision d’autant plus que je n’ai jamais eu le moindre souci relationnel auparavant que ce soit avec les T1 en équipe de France comme Gaël Foulard ou Jeroen Delmee, ni dans ma carrière où j’ai côtoyé des personnalités comme Shane McLeod ou Pascal Kina. Mais je le répète. Tout ce que j’ai fait durant cette Coupe du monde, c’était uniquement pour le bien du groupe qui paraissait en avoir besoin. »
Les joueurs ne comprennent pas
Arrivé durant l’été 2017, peu avant la World League en Afrique du Sud, le Brabançon, qui est également le coach du Racing, ne pourra donc pas poursuivre l’aventure alors qu’il était encore sous contrat jusqu’à l’issue des JO 2024. Une décision unilatérale qui blesse Xavier De Greve, tout comme le communiqué laconique de la FFH. « Ce qui est triste, c’est que personne n’a été consulté. C’est Fred Soyez qui m’a viré directement. Je n’ai même pas eu l’occasion de me défendre même si j’ai eu une discussion avec la Fédé française après que la décision ait été prise. Et les dirigeants m’ont clairement dit que mes compétences et mes qualités d’entraineur étaient indéniables et absolument pas remises en question. Mais c’est clair que je constatais de plus en plus de discordances ou de divergences dans nos échanges. Nous n’avions plus le même message. Depuis l’annonce de cette décision, en interne, j’ai reçu un soutien énorme de la part des joueurs. Qui, pour la plupart, ne comprennent pas… Mais, en même temps, ceux-ci ne peuvent pas y faire grand-chose. Ils doivent tous respecter ce choix car ils veulent évidemment aller aux Jeux. »
Mais le coach des champions de Belgique en titre n’aura pas le temps de ruminer très longtemps sa déception. Les prochaines semaines seront intenses avec la reprise du second tour fixée au 5 mars avec un premier duel face à l’Old Club et une parenthèse européenne, à Amsterdam, avec un duel au sommet face aux Néerlandais de Pinoké au Final 8 de l’EHL. Actuellement quatrièmes en division d’honneur, les Ucclois veulent assurer au plus vite leur place dans le dernier carré pour remettre leur titre en jeu, en mai prochain, au Dragons.
Laurent Toussaint
Photo : Jill Delsaux (Belga).