Même si le score final de ce premier duel face à l’Angleterre n’a finalement pas tourné à l’avantage des Panthères (lire ici), les protégées de Raoul Ehren ont réellement impressionné lors des 30 premières minutes face à un candidat au titre lors de la prochaine Coupe du monde. Une prestation solide qui laisse entrevoir de magnifiques perspectives pour cet été. L’équipe est en confiance, l’image de Lucie Breyne, qui évolue désormais en défense, et à qui le sélectionneur national a accordé sa confiance grâce à ses progrès constants depuis près de 6 mois.
Lucie, une première mi-temps excellente. Mais après la pause, cela a été plus compliqué avec nettement moins d’énergie dans les duels.
« Oui, les Anglaises sont passées à la vitesse supérieure au retour des vestiaires en mettant beaucoup de pression mais nous n’avons pas réussi à réagir. Physiquement, nous étions un peu cuites mais cela fait partie du processus de préparation dans lequel nous sommes actuellement pour arriver le plus frais possible à cette Coupe du monde. Nous savions que ce week-end serait compliqué à ce niveau-là mais nous réagirons, ce dimanche, sur le terrain. Lors des 30 premières minutes, elles étaient vraiment embêtés par notre jeu et par notre press. Nous arrivions bien à lire leurs longues balles. Elles développent un jeu qui nous convient car on peut les attendre et les cueillir au bon moment. »
Est-ce que dans 15 jours, à la Coupe du monde, les Panthers pourront tenir ce rythme pendant 60 minutes ?
« Oui, car nous en avons réellement bavé cette année au niveau de la préparation physique. Il y a eu des moments où on insultait gentiment notre coach physique lorsqu’il nous imposait des shuttle, le dimanche, alors que c’était notre seul jour de repos. Mais on peut voir que nous avons des bonds à ce niveau-là. Les derniers résultats sont excellents pour l’ensemble de l’équipe. »
Qu’est-ce qu’il reste encore à peaufiner avant le premier duel face à l’Afrique du Sud ?
« C’est bateau à dire mais ce sont les détails. Cela nous fait toujours rire pendant les séances de vidéo quand Raoul Ehren nous dit, en montrant les images, un peu plus à droite de 10 centimètres. Là, plus à gauche. Nous sommes prêtes mais on doit encore affiner certains petits points. Nous travaillons évidemment les p.c. même si nous ne voulons rien dévoiler. On essaie donc de mettre les sleepeuses en confiance. »
La sélection est tombée mercredi. Les derniers mois ont été difficiles pour toi qui était un peu en balance pour figurer dans ce groupe ?
« Cela n’a pas été évident à vivre tous les jours d’autant plus que je suis un peu un diesel et donc il faut vraiment me lancer pour que j’atteigne mon meilleur niveau. J’ai gagné un peu en puissance et c’est vrai qu’il y a 6 mois, le coach m’a dit qu’il ne comptait pas sur moi pour la sélection et que j’avais le choix de poursuivre en équipe nationale indoor. Mais j’ai voulu continuer à travailler avec les Panthers pour ne rien regretter dans le futur. Je n’en ai pas réellement bavé car je m’amusais à l’entrainement. Et je savais évidemment que je n’avais rien à perdre. »
Qui a décidé de te changer de position ?
« C’est Raoul Ehren qui m’a demandé de repasser en défense car il estimait que j’avais les qualités pour évoluer à cette position. D’autant plus que dans la ligne offensive, je n’aurai pas eu ma place. Nous avons fait des tests et il m’a beaucoup conseillé et j’ai appris énormément des joueuses à mes côtés. Je me sens à l’aise car j’aime aussi avoir cette vision du jeu devant moi. J’aime placer les filles sur le terrain et je dois reconnaître également que je n’ai pas le sens du but aussi affiné que certaines de mes partenaires. »
Il y a énormément de sérénité au sein du groupe. Comment expliques-tu cela alors qu’il y a quand même une certaine pression vu ls ambitions affichées ?
« La première chose, c’est que nous avons effectué énormément de progrès ces dernières années. Il y a une nouvelle génération qui est arrivée dans l’équipe et les joueuses les plus expérimentées l’a prise sous son aile. Nous sommes sereines et nous nous amusons beaucoup lorsque nous sommes sur le terrain. Et cela nous permet d’accomplir énormément de choses. Nous avons effectivement pris confiance de nos qualités. Les résultats suivent et nous rivalisons avec les équipes du top mondial. Cela nous apporte énormément de confiance. »
Entretien : Laurent Toussaint (à Londres)
Photo : Laurie Dieffembacq (Belga).