Les joueurs de Michel van den Heuvel ont réussi à s’arracher en fin de rencontre pour assurer un partage face à l’Espagne (Lire ici). Une prestation qui ne restera évidemment pas dans les annales avec une équipe expérimentale suite à l’absence de nombreux cadres (8). Mais qu’importe, le sélectionneur national tirera très certainement de nombreuses leçons de ce duel de reprise en Pro League. Pour Tom Boon, auteur de 2 buts, ce retour à Anvers constituait une nouvelle étape dans le processus de développement qui les amènera jusqu’à la prochaine Coupe du monde en Inde.

Tom, c’était réellement un match de reprise pour les Red Lions ?
« Exactement, on peut dire cela. Le championnat s’est achevé, il y a une dizaine de jours, et c’est vrai que ce n’était pas évident de se remettre dedans. Il y avait également 3 nouveaux joueurs qui ont effectué leur entrée dans l’effectifs suite à certaines blessures. Alors, c’est clair que ce n’était pas le meilleur match que nous ayons joué mais nous avons montré du caractère avec 3 jeunes qui ont obtenu leur première cap et d’autres qui avaient peu d’expérience à ce niveau. Mais l’essentiel, c’est cette mentalité de gagnant. Nous n’avons pas spécialement bien joué mais nous avons réussi à arracher un partage et à forcer la victoire aux Shoot-outs. C’est donc très positif. »

A quel point la fatigue du championnat a-t-elle aussi joué un rôle dans la prestation du jour ? On va donc retenir avant tout la réaction en fin de match ?
« Oui, c’est exact. Mais ce qui est frustrant, c’est que d’un côté , on a envie de bien faire mais tu as le corps et la tête qui suivent un peu moins. Une fois que nous sommes rentrés sur le terrain avec le public, nous avions aussi cette chaire de poule qui nous motive à nous surpasser. Nous avons eu peu de temps de repos mais il faudrait encore enchainer les dernières rencontres malgré les blessures et les absences. Et nous essayerons toujours de faire le mieux que l’on peut. »

On l’a vu également avec les Red Panthers, le rythme international, c’est encore autre chose.
« Evidemment mais il faut aussi gérer le rythme avec la fatigue. L’Espagne disputait sa 5e rencontre en 7 jours tandis que, de notre côté, nous étions plus fatigués mentalement que physiquement. Mais nous avons bien débuté la rencontre en ayant a possession durant le premier quart d’heure. Mais nous avons éprouvé certaines difficultés à conserver cette intensité durant les 60 minutes. Mais par après, nous avons réussi à trouver certaines forces pour nous permettre d’égaliser. »

Quel est l’objectif de ces 10 rencontres de Pro League ?
« Ces matches font simplement partie du processus vers la Coupe du monde. C’est un bloc d’entraînement avec des duels internationaux qui comptent. Ce ne sont pas des rencontres amicales et cela nous en sommes bien conscients. Après ils ne tombent pas au meilleur moment juste après le championnat. Nous avons un peu l’impression de tout enchainer avec peu de moments pour se reposer mentalement. Il faudra donc mordre sur sa chique encore un mois en évitant les blessures. Nous allons récupérer les joueurs qui évoluent aux Pays-Bas et nous allons essayer de terminer cette Pro League en puissance afin de profiter de bonnes vacances en rechargeant les batteries. »

« Les nouveaux venus ont un bel avenir sous le maillot des Red Lions »

Une victoire finale dans le tournoi demeure une ambition réaliste ?
« Bien entendu. Chaque fois que l’on porte ce maillot, c’est pour gagner. Nous l’avons vu encore face à l’Espagne, nous avons été poussés dans nos derniers retranchements et nous avons tout mis en œuvre pour ne pas perdre. C’est quelque chose que nous devons garder en tête. Mais on ne peut pas simplement se dire que nous avions 3 nouveaux joueurs et que cela n’allait pas aller. On a fait tout le contraire et cela a payé. »

L’importance du public en fin de rencontre. Cela vous a donné une motivation supplémentaire ?
« Oui, évidemment. Et on se rend bien compte, pour la plupart d’entre nous qui avons déjà disputé plus de 300 matches internationaux et qui sommes habitués à ce type de rencontre, qu’il y a beaucoup de monde qui aimerait être à notre place. Et c’est cela aussi qui nous motive. On ne peut jamais être habitués à porter le maillot des Red Lions. Il faut toujours en profiter un maximum. On ne sait jamais de quoi l’avenir sera fait et il faut donc mouiller le maillot. »

Un petit mot quand même sur la prestation des 3 petits nouveaux.
« Ces débuts n’étaient pas évidents parce que nous avons eu peu de possession de balle et nous avons dû courir après le score. Mais que ce soit à l’entraînement ou face à l’Espagne, ils ont montré beaucoup de qualité. Guillermo Hainaut a réalisé quelques belles interceptions. Nelson Onana est déroutant avec sa vitesse et son accélération. Et Arno Van Dessel joue avec un esprit tellement libre. Il aime recevoir la balle et dribbler dans les box et cela fonctionne. Ils ont clairement un bel avenir devant eux chez les Red Lions. »

Entretien : Laurent Toussaint

Photo : Laurie Dieffembacq (Belga).