Il avait été l’un des joueurs les plus en vue de la deuxième partie de la compétition en inscrivant une bonne partie des buts du Léopold dans sa course vers les demi-finale de playoffs. Et alors qu’il a quitté le club pour quelques mois, il semble déjà manqué cruellement à ses couleurs. Jonathan Beckers était un atout de poids dans le cercle mais il a décidé, pendant l’été, de rejoindre Nottingham et le Beeston Hockey Club. Rencontre avec le premier international belge à tenter l’aventure de l’autre côté de la Manche.
Juna, pourquoi avoir opté pour cette expérience en Angleterre ?
« La décision de venir ici s’est faite en fonction de deux points important à mes yeux. Le premier concernait mes études car je suis un programme Erasmus. Le second était lié à un aspect sportif. Je ne voulais pas arrêter le hockey de haut niveau pendant cinq à six mois. Je voulais donc étudier dans une Université renommée qui pouvait également satisfaire mes besoins hockey. Sans cela, je n’y aurai pas trouvé un épanouissement personnel. Et c’est en effectuant des recherches autour de ces deux aspects précis que j’ai choisis Nottingham comme destination. Beeston est le champion en titre et il dispute sa quatrième campagne européenne consécutive. »
Le niveau des entraînements et de la compétition est-il le même que chez nous ?
« Oui, il est similaire. Mais je découvre un nouveau style de jeu et de nouveaux exercices qui influenceront positivement mon jeu. Concernant le niveau du championnat, je dirais qu’il est assez proche de celui de notre pays. Si ce n’est que les trois meilleures équipes anglaises (East-Grinstead, Reading et Beeston) ne seraient, à mon avis, pas réellement inquiétées pour jouer un Top 4 en Belgique. Ces trois équipes regroupent, à elles seules, un nombre incroyable d’internationaux ! Cependant la différence de niveau, entre le haut et le bas du classement, est encore bien plus importante qu’en division d’honneur. Nous avons également plus de supporters en Belgique aux abords des terrains. Mais les longs trajets qui durent en général plus de deux heures, n’encouragent évidemment pas au déplacement… »
Quelles sont les ambitions sportives de ton équipe ?
« L’objectif minimum en championnat est de terminer à l’une des trois premières places qualificatives pour l’EHL même si notre ambition réelle est de disputer la finale du championnat régulier et de gagner la Coupe. Au niveau de l’EHL, nous voulons nous qualifier pour le deuxième tour même si le souhait de l’équipe est de pouvoir disputer les matchs du dernier carré. »
Tu vas donc participer à ta première Coupe d’Europe avec Beeston ?
« Effectivement, j’ai la chance de pouvoir disputer le premier tour de l’EHL en Allemagne. Je suis vraiment excité à l’idée de me rendre là-bas et de faire mes premiers pas en Coupe d’Europe ! C’est quelque chose que je n’avais encore jamais vécu et je sais que je vais faire beaucoup de jaloux du côté du Léo… Il y a toutefois une pointe de déception car j’aurais voulu disputer mes matchs devant le public belge au Dragons. Je suis certain que Beeston aurait très bien été reçu dans notre pays par les supporters belges ! »
Est-ce qu’on parle déjà beaucoup des prochains Jeux olympiques en Angleterre ?
« Cela commence à monter. Les internationaux anglais viennent de reprendre leurs entrainements et ils ne sont presque plus autorisés à disputer les matchs sans enjeux lors des weekends de championnat. Ils s’entrainent près de Londres le mardi, jeudi et vendredi toute la journée. Les internationaux de Beeston – Wilson, Dixon et Pinner- logent d’ailleurs là-bas en semaine pour éviter les longs déplacements. »
Tu continues à suivre les résultats du Léo à distance ?
« Bien entendu et c’est encore presque plus stressant que lorsque je suis sur le terrain ! Je suis en contact très régulier avec la majorité de mes coéquipiers. Je leur demande de m’envoyer leurs résultats et je fais de même après mes matchs. »
Et tu participeras bien au second tour du championnat avec le Léo ?
« En effet je serais bel et bien de la partie pour le second tour du championnat belge ! J’ai reçu une autorisation de l’ARBH pour jouer en Angleterre qui n’est valable que jusqu’à la fin du mois de décembre. J’espère donc que mes coéquipiers feront tout ce qui est possible pour qu’on puisse avoir un deuxième tour très excitant. Je leur souhaite d’ailleurs d’enchainer les prestations et d’accumuler les points pour la suite de ce premier tour. »
Enfin, quelles sont tes attentes avec les Red Lions en cette année préolympique ?
« Mon souhait est de refaire partie du groupe le plus rapidement possible. Je savais qu’en optant pour l’Angleterre, je ne pourrai pas m’entrainer avec la BNT et je ne ferais plus partie du groupe. Cela a été très clair lors de mes échanges avec Colin Batch. Mais je voulais vraiment vivre cette expérience car je suis certain qu’elle m’apportera toute une série de choses dans ma vie future. C’est un sacrifice que j’ai fait en connaissance de cause et sans aucun regret. Colin m’a d’ailleurs soutenu dans mon choix et je lui ai dit que je ferais tout pour qu’il entende des commentaires positifs sur mes prestations anglaises et que je sois à nouveau sélectionnable dès mon retour. »
Entretien : Laurent Toussaint