Il ne fallait pas arriver en retard pour assister à la 2e rencontre de poule des numéros 1 mondiaux qui devaient confirmer leur bonne prestation de samedi face à l’Angleterre. Une équipe certainement plus accrocheuse que l’Espagne qui n’avait pas fait illusion très longtemps. Et le duel débutait sur les chapeaux de roue avec une forte pression imposée par la 6e nation mondiale qui obtenait 4 p.c. consécutifs. Le dernier de la série était arrêté de la main sur la ligne et l’arbitre accordait donc un stroke logique que Zachary Wallace ne se privait pas de convertir (4e).
La Belgique était donc, à nouveau, menée au score comme face à l’Espagne. Mais la réaction ne tardait pas (moins de 60 secondes) et sur le premier penalty tiré par Loïck Luypaert, les Lions héritaient également d’un stroke après l’appel à la vidéo. Tom Boon ne se faisait pas prier pour égaliser d’un magnifique envoi dans le plafond, inscrivant au passage son 3e but de l’Euro. Les champions d’Europe en titre concédaient trop de penalty (7 lors du premier quart d’heure) et étaient à la peine au niveau du contrôle de la balle.
Le 2e quart était, heureusement, un peu plus maitrisé. Les Red Lions contrôlaient le tempo et construisaient patiemment tandis que les Anglais tentaient d’emballer les échanges. La défense ne semblait pas toujours très sereine mais elle tenait bon malgré quelques incursions. Cédric Charlier s’offrait 2 belles possibilités mais c’étaient les seules véritables occasions belges avant la pause (avec un penalty mal stoppé et un sleep d’Alexander Hendrickx à la toute dernière seconde)
L’entame de seconde période était même catastrophique car il ne fallait que 26 secondes à Lian Ansell pour redonner l’avance à ses couleurs (2-1). Une action caractéristique du manque d’agressivité dans le camp belge depuis le coup d’envoi. Les Anglais conservaient la maitrise sur la rencontre et les Lions n’obtenaient que de trop rares possibilités comme un tir de John-John Dohmen ou un penalty d’Alexander Hendrickx. Les minutes s’égrainaient et les protégés de Shane McLeod étaient incapables de proposer une solution pour rivaliser avec leurs adversaires.
Retrouver les fondements et l’ADN des Red Lions
Le dernier quart n’était guère plus inspiré. Vincent Vanasch gardait son équipe dans la rencontre en réalisant 2 gros arrêts consécutifs alors que les Lions évoluaient à 10 après la carte jaune de Gauthier Boccard. Les Anglais contrôlaient parfaitement les rares incursions adverses et ne laissaient que très peu d’espaces aux Belges. Florent van Aubel était le dernier à frapper au but mais son tir manquait de puissance pour inquiéter réellement Oliver Payne.
« Cela faisait longtemps qu’on avait plus assisté à un aussi mauvais match des Red Lions », reconnaissait sans sourciller Vincent Vanasch. « Je ne sais pas si c’était pire que notre match de Pro League face aux Pays-Bas, dimanche dernier. Mais il faut bien reconnaître que c’était mauvais. Il faut toutefois reconnaître que l’Angleterre a bien joué. Ils ont été physiques et ils nous ont dominé à la balle dans certains espaces. Mais nous n’avons surtout pas été bons collectivement. Il y a eu beaucoup trop de pertes de balles à cause d’individualités qui ont tenté, seules, de faire la différence. Mais cela ne fait pas partie de notre ADN. Il ne faut pas négliger non plus le fait que nous avons évolué durant quasi 15 minutes à 10. Mais je reste confiant pour la suite de cet Euro. »
Pour poursuivre sereinement la suite de leur tournoi, et disputer les demi-finales, un retour aux fondements est obligatoire pour les Belges. Ils devront retrouver leur maitrise du jeu, s’appliquer à la construction, jouer plus rapidement et surtout collectivement. Ce n’est que de cette manière qu’ils pourront jouer les premiers rôles dans ce Championnat d’Europe dont ils sont tout de mêmes les tenants du titre. Face à la Russie, mardi, il faudra ainsi inscrire plus de 4 buts de plus que notre adversaire pour éviter toute mauvaise surprise et louper le dernier carré.
Laurent Toussaint (à Amstelveen).