Il y avait du monde, ce samedi après-midi, derrière le Kinepolis de Rocourt, pour encourager les Sang et Marine, dont la vie sportive est désormais rythmée par la division d’honneur et son enfilade de matches plus intenses les uns que les autres. En quête de nouveaux repères, du bon tempo, l’Old Club restait sur deux défaites – contre La Gantoise et les Dragons – au moment d’accueillir Louvain, l’envie de mettre un terme à cette disette, de ne plus connaître ce sort, peu enviable, était perceptible, entre courage et abnégation, mais la marche était malgré tout encore un peu trop haute (3-6).
En face, le métier et les compétences stratégiques des Brabançons flamands ont laissé dans l’ombre la bonne volonté et les progrès liégeois, même Pilou Maraite est parvenu à canaliser son excitation, son bouillonnement intérieur, dans un contexte pourtant très particulier. « C’est sûr, c’était spécial », sourit celui qui a été formé chez les promus, avant de prendre son envol avec Louvain. « Jouer contre des amis, devant d’autres amis, quel pied ! J’avais envie de réussir mon retour à Rocourt, l’ambiance était très chouette et nous sommes repartis avec la victoire, dès lors que demander de plus ? »
À cette occasion, il avait d’ailleurs hérité du brassard de capitaine, une grande première qui lui a permis de ne pas s’emballer, d’assumer ses responsabilités avec sérieux et brio. « Une vraie surprise puisque le coach m’a annoncé son choix juste avant le match », poursuit-il. « Il est évident que la situation aurait pu m’inciter à surjouer, à en faire des tonnes. Là, j’étais vraiment focus sur notre prestation collective, il fallait que je me montre sobre et efficace à la fois. Et si l’Old Club nous a proposé une belle opposition, je trouve que nous avons bien géré les débats, sans jamais tomber dans la panique. »
Il faut dire que les deux équipes ne nourrissent pas les mêmes ambitions dans ce championnat à deux vitesses, qui étire les rêves tout en suscitant la crainte et dans lequel les spécificités de chacun se croisent. « Dans un premier temps, notre objectif est d’être dans le top 8 », précise encore Pilou Maraite, qui vient d’entamer sa neuvième année à Louvain. « Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais notre bon début de saison (NDLR : 9 points sur 9) nous autorise sans doute à afficher un certain optimisme. Une fois dans les playoffs, nous verrons bien comment tout se déroulera. Qui vivra verra… »
L’Old Club, lui, fait face au vent, tire les leçons de chaque rencontre pour avancer sur le long et sinueux chemin du maintien, il lui faudra contourner de nombreux obstacles, mais son âme et son énergie peuvent suffire à y croire. « Quand une formation monte de deux échelons en deux ans, il est logique qu’elle soit, au début, dans le dur. D’autant que l’écart entre la D1 et la DH est immense. La nouvelle formule de la compétition fait que ce n’est pas maintenant que les Sang et Marine doivent impérativement être dans la performance. Il leur sera compliqué d’aller chercher les playoffs, l’objectif est donc de continuer à bosser, à engranger de l’expérience afin d’être prêt pour les playdowns. C’est en tout cas tout le mal que je leur souhaite, j’espère de tout cœur qu’ils pourront rester en division d’honneur. Est-ce que je pourrais revenir un jour à Rocourt ? Ce n’est pas à l’ordre du jour, je me plais vraiment bien à Louvain. Mais, dans la vie, on ne peut pas tout prévoir… »
Young Kruyts, In La Meuse, jeudi 24 septembre 2020.