Voilà une deuxième opportunité pour les Namurois de prouver qu’ils ont leur place parmi l’élite. Un sacré défi, d’autant que l’équipe, qui n’avait pas pris le moindre point, a énormément perdu en expérience et a fortement rajeuni sa moyenne d’âge. Remonté en DH en 2019, Namur n’avait qu’un seul objectif : être à son pic de forme pour le 17 avril 2020, moment du début des play-downs. Malheureusement, le Covid-19 est passé par là, le championnat s‘est arrêté début mars et personne n’a été relégué. Tout ce que les observateurs retiendront des Escargots, c’est qu’ils n’avaient pas pris un seul point en douze matches, tout en ayant un goal average fort négatif (12-87). « Cela a été une énorme frustration de ne pas pouvoir prouver en fin de saison que l’on avait progressé », confie le défenseur Nicolas De Moor. « Peu importe la réalité des chiffres, je sentais qu’on franchissait un cap dans notre fond de jeu. Cela n’a jamais été difficile mentalement d’enchaîner les défaites. On a, au contraire, profité de chaque moment où l’on affrontait tous ces grands joueurs. »
Les Namurois auraient pu capitaliser sur cette expérience accumulée mais ce ne sera malheureusement pas le cas. Neuf joueurs sont partis et pas des moindres (Paul Navez, David Weicker, François Valentin, Kostantin Nikitin, Alexandr Korolev, Carlos Blanc, Edouard Vandenhaute et Benjamin Heyvaert). « Cela va me faire vraiment bizarre de ne plus jouer avec mon frère jumeau », confie le capitaine Bastien Weicker. « Cela faisait 21 ans que l’on évoluait dans la même équipe. Depuis que l’on n’habite plus sous le même toit, le club de hockey était devenu notre lieu de rencontre (sourire). Je comprends sa décision, avoir six prestations par semaine (entraînements, préparation physique, musculation et match) demande un énorme investissement. »
Deux matches ce week-end
Les nouveaux Argentins Matias Zucca et Alejo Bonanni sont les seuls trentenaires du groupe alors que l’offensif Gilles Géruzet vient de D2. La moitié du noyau n’a pas… 20 ans. Alexandre Vaerman, Tomas Dieudonné, Guillaume Lauwers, Maxime André et Guillaume Bronchart sont nés en 2001, Loïc Daussogne, Alec Sakellaridis, Thomas Joye et les jumeaux De Cocquéau en… 2003. « Les trois derniers cités sont titulaires et déjà très importants », poursuit le capitaine. « C’est vrai que rajeunir autant est inhabituel à ce niveau, mais on doit le prendre comme un nouveau challenge. » Après une très longue préparation, Namur entamera le championnat ce vendredi au Racing (20h30), avant de recevoir Leuven dimanche à 15h. « En fonction de ce qui était autorisé (ndlr : par le CNS), les joueurs n’ont jamais vraiment arrêté d’être en mouvement », explique la coach Joy Jouret. « Cela fait un mois et demi maintenant qu’on est dans l’intensif mais je n’aurais pas craché sur une semaine de plus. Je n’ai plus que 6-7 joueurs de l’an dernier, on repart quasiment à zéro. Il va falloir accepter un peu de déchet mais il faut qu’assez rapidement, le rendement soit meilleur dans les deux cercles. Dans un premier temps, on va pouvoir mesurer la distance qui nous sépare des autres équipes, histoire de gommer progressivement nos lacunes. »
Grégory Piérard, In Sud Presse, vendredi 11 septembre 2020.