Cela fait déjà 186 jours qu’elles attendent cela avec une impatience non dissimulée. Ce vendredi, les 14 équipes de Division d’honneur (et non 12 puisqu’il n’y a pas eu de descendant la saison dernière en raison de l’arrêt inopiné du championnat) fouleront de nouveau les terrains de Belgique en essayant d’oublier au plus vite les 6 mois d’arrêts forcés imposé par la pandémie. Un retour aux affaires qui s’effectuera avec envie et passion mais aussi, et certainement, beaucoup d’appréhension tant cette reprise, ou du moins la préparation de celle-ci, aura été chahutée en raison du reconfinement de la province d’Anvers, début août, l’interdiction de disputer des rencontres amicales qui en a suivi et les 3 changements de date annoncés pour ce grand retour aux affaires suscitant la colère d’une grande majorité des coachs. Mais plus le temps de râler ou de gamberger. Il faudra être efficace dès ce double premier week-end pour éviter de louper le bon wagon.
1. La nouvelle formule
En effet, la nouvelle formule de championnat, validée en juin lors de l’assemblée générale, ne laissera pas beaucoup de latitude pour les faux-pas et les errements. Le premier tour, disputé avant la trêve hivernale, sera constitué de 13 rencontres en aller simple. Ensuite, les 8 premiers seront divisés en 2 poules de 4 (avec 6 matchs au programme) tout en conservant la moitié des points acquis lors de la 1re phase de la compétition. Idem pour les 6 derniers qui lutteront pour éviter la dégradation, qui emmènera 3 équipes en division 1. Les demi-finales des playoffs se disputeront entre les 2 premières équipes de chaque poule, qui repartiront, au passage, chacune, avec un ticket européen.
2. Le Léopold vise au minimum les demi-finales
Cela étant posé, qui succèdera au Léopold, le champion 2019 (le titre n’ayant pas été attribué au printemps dernier suite à l’arrêt de la compétition) ? La lutte s’annonce intense et passionnante car les favoris sont nombreux pour soulever le trophée, le 9 mai 2021, à Louvain-La-Neuve. A commencer par le Léo, lui-même. Personne ne saura jamais si les protégés de Robin Geens auraient eu les reins suffisamment solides pour réaliser le doublé, la saison dernière, si le championnat avait été à son terme. Avec un effectif quasiment inchangé (seul Dorian Thiéry a quitté le club pour l’Orée), les Ucclois peuvent nourrir certaines ambitions comme le reconnaît le Red Lions Nicolas Poncelet. « Parler directement du titre est toujours délicat. C’est encore loin. Mais nous voulons disputer les demi-finales, c’est une évidence. Nous sommes frustrés de ne pas avoir pu terminer la saison dernière. De nombreux clubs se sont renforcés mais j’attends de voir ce que cela va donner sur le terrain. Mais c’est clair que le championnat s’annonce extrêmement ouvert. »
3. Le Waterloo Ducks sans Dohmen
Autre équipe à revendiquer une place pour les playoffs, le Waterloo Ducks a changé de coach avec l’arrivée de Jean Willems qui succède à Xavier De Greve après 5 saisons comme T1. Les Brabançons ont également enregistré les départs de Vincent Vanasch (Rot-Weiss Cologne) et de leur capitaine emblématique John-John Dohmen (Orée), mais cela n’empêche que cette équipe regorge encore de talents et d’expérience.
4. L’Orée pourrait être la révélation
Suite à son mercato prolifique (6 arrivées), c’est l’Orée qui pourrait bel et bien être la véritable révélation de ce championnat. Car, outre Dohmen et Thiéry, le club de Woluwe-Saint-Pierre a également réussi à attirer Manu Stockbroekx. L’effectif bruxellois a donc fière allure d’autant plus qu’il peut toujours s’appuyer sur ses 2 stars argentines, Tomi Domene et Facu Callioni. Si la mayonnaise prend, l’Orée pourrait faire des étincelles. « Vu le format du championnat, il faudra d’abord accrocher le top 8 », tempère John-John Dohmen qui loupera l’entame de saison (déchirure à l’ischio droit). « Ensuite, nous mettrons tout en œuvre pour atteindre le dernier carré. Mais pour cela, il faudra être efficace rapidement. La nouvelle formule et le calendrier mettent beaucoup de pression sur les équipes qui ne figurent pas toutes sur un même pied d’égalité puisque certaines ne joueront que 6 fois à domicile et d’autres 7. »
5. La Gantoise veut le titre au plus vite
La Gantoise pourrait, elle aussi, tirer son épingle du jeu. Les Flandriens ne cachent pas leurs ambitions de remporter au plus vite un titre en division d’honneur masculine (le seul et unique remontant à… 1921). Pascal Kina a construit patiemment, et avec minutie, un effectif capable de s’imposer sur la scène belge. L’expérience des 2 derniers arrivés, Alexandre de Paeuw et Charles Masson, pourrait faire la différence.
6. Le Racing et le Dragons aussi
Et que penser du Racing, emmené par l’enfant terrible du hockey belge, Victor Wegnez, ou du Dragons et sa kyrielle d’internationaux ? Cela fait déjà 6 candidats au titre sans compter le Beerschot, Louvain, l’Herakles ou le Braxgata qui pourraient jouer les trouble-fêtes et s’inviter dans le dernier carré.
7. Namur et l’Old Club se battront pour le maintien
En ce qui concerne le bas du classement, les choses semblent, elles, déjà un peu plus limpides. La saison s’annonce longue et délicate pour Namur et l’Old Club, incapables de rivaliser au niveau budget, pour posséder une équipe compétitive pour la DH. C’est donc avec des jeunes issus du cru et surtout beaucoup d’abnégation que les 2 clubs se battront pour éviter la relégation. Le Daring et l’Antwerp semblent un peu mieux armés pour faire la différence même s’il faudra tout de même 3 descendants en D1.
Laurent Toussaint, In Le Soir, jeudi 10 septembre 2020.