Ce vendredi matin, après la qualification pour les demi-finales suite à un excellent match face à l’Allemagne, toutes les pensées étaient déjà tournées vers le duel face à l’Angleterre. De retour de la séance de récupération au Kalinga Stadium, Felix Denayer insistait d’ailleurs sur la grande qualité du futur adversaire des Red Lions. Une équipe de guerriers rôdée aux derniers carrés dans les grand rendez-vous internationaux ces dernières années.
Felix, ce quart de finale était-il le meilleur match des Red Lions depuis 3 ou 4 ans ?
« C’est une très bonne question. C’est difficile de comparer les rencontres et les tournois. Toutefois, mon match de référence reste la demi-finale des Jeux, à Rio, face aux Pays-Bas. Nous avions disputé un match quasi parfait. Ici, nous avons très bien joué mais il y a encore pas mal de petits détails que nous pouvons améliorer. Nous avons effectivement réalisé une solide performance mais, demain et après-demain, nous pourrons encore effectuer quelques pas supplémentaires dans notre progression. »
C’est l’équipe qui défendra le mieux qui remportera cette Coupe du monde ?
« Oui, c’est une évidence. Dans l’histoire du hockey, toutes les équipes qui se sont imposés dans les des tournois majeurs comme une Coupe du monde, les JO ou les Championnats d’Europe, sont toujours celles qui ont été les plus efficaces au niveau défensif, qui possédaient un excellent gardien et qui disposaient d’un bon penalty. »
Cela signifie donc que nous possédons actuellement deux de ces trois qualités ?
« Oui. Nous avons les capacités pour remporter cette médaille d’or. J’ai confiance en cette équipe. Notre p.c. pourrait effectivement être encore un peu plus performant. Mais notre gardien fait partie des meilleurs au monde et notre bloc défensif est extrêmement solide. Il y a donc deux caractéristiques sur trois qui sont bien place actuellement. Si nous progressons sur penalty, ce week-end, nous serons alors très difficile à battre. »
L’esprit dans le groupe est impressionnant. Tom Boon me disait hier. « Nous avons laissé les égos de côté afin de nous battre les uns pour les autres. » Ce collectif est la plus grande force de la Belgique ?
« Absolument. Le meilleur joueur dans notre groupe, c’est l’équipe. C’est dommage que nous ayons parfois besoin de tellement de pression pour démontrer que nous sommes soudés comme nous l’avons prouvé, hier, en quarts de finale. Mais quand on mène 5-0 dans un match, face à un adversaire de moins bonne qualité, c’est parfois plus difficile. Mais honnêtement, c’est génial de voir comme cette équipe peut être soudée. »
La force des Red Lions, c’est aussi la richesse de son noyau avec 23 ou 24 joueurs qui peuvent prétendre à une place dans cette équipe ?
« C’est la pyramide qui devient effectivement de plus en plus large. Cela crée de la concurrence même si cela n’est pas toujours facile à gérer pour ceux qui ne sont pas sélectionnés. Mais nous recevons beaucoup de soutien de tous ceux qui sont restés à la maison. »
Quel est le plan pour demain face à l’Angleterre ?
« (Rires)… Le plan, c’est de gagner ! (Rires). Mais nous devrons encore effectuer un pas supplémentaire vers l’avant. C’est un peu la même chose pour l’Angleterre. Ils ont énormément progressé durant tout ce tournoi. On voit qu’ils suivent aussi un programme spécifique full-time. Ils sont très forts physiquement et ils peuvent enchainer les bons matchs et les performances les unes après les autres. L’Angleterre possède énormément d’expérience au plus haut niveau puisqu’elle a disputé de nombreuses demi-finales ou finales dans les grands tournois ces dernières années. »
Personne dans le groupe n’évoque jamais la finale de dimanche.
« Pour être tout à fait honnête, je n’y pense vraiment pas. Tout peut vite tourner dans le sport. Si on décompresse trop, cela peut être dramatique. C’est ce que nous avons déjà vécu dans certains tournois par le passé comme à l’Euro, l’été dernier, après la victoire 5-0 face aux Pays-Bas. Cela nous a joué des tours. De mon côté, je ne pense donc qu’au match face à l’Angleterre et à rien d’autre ! »
Entretien : Laurent Toussaint (à Bhubaneswar).
Photo : FIH.