C’est l’ensemble des Red Panthers qui a livré une prestation sans faille face au Japon, samedi, lors de la dernière rencontre de poule de la Coupe du monde, à Londres. Un match référence pour cette équipe qui a répondu présent pour ce duel capital et qui a décroché, avec panache, son ticket pour le match de barrage, de ce lundi, face à l’Espagne donnant accès aux quarts de finale. Même si c’est le collectif qui a impressionné, certaines joueuses ont tout de même sorti leur épingle du jeu comme Judith Vandermeiren. L’Anversoise impressionne depuis l’entame du tournoi et elle est incontestablement l’un des éléments clés du dispositif de Niels Thijssen.
Judith, c’était le match qu’il fallait absolument gagner et vous l’avez fait avec la manière et une mentalité conquérante.
« Je suis tellement contente et très fière de ce groupe. Nous avons proposé une prestation à la hauteur du rendez-vous. Nous avions parfaitement préparé ce match car nous savions que ce duel face au Japon serait décisif. Il y avait énormément de confiance dans le vestiaire avant de monter sur le terrain. Nous avons parfaitement défendu et nous avons marqué six buts. Cela n’arrive pas souvent. Nos attaquantes ont été incroyables à l’image de Jill Boon ou de Louise Versavel. »
La première période a été idéale avec ces trois buts.
« Nous savions que le Japon possédait une équipe très solide. Nous savions qu’elle allait mettre une pression incroyable en seconde période. Elle propose parfois un jeu chaotique et nous savions que nous devrions rester bien calmes avec la pression qu’elles allaient nous mettre au retour des vestiaires. Nous étions sereines et parfaitement organisées même si nous avons encaissé trois buts. »
Ces buts n’ont pas dû te faire plaisir connaissant ton tempérament ?
« C’est vrai que je suis assez perfectionniste et ces goals nous ont un peu frustré Anouk et moi. D’autant plus que nous étions sur le banc à ce moment-là. Mais ce n’était pas évident de rester totalement concentrées alors que le score était déjà de 6-1. C’est normal, nous avions déjà la tête dans le prochain match. Mais nous allons bien analyser ces phases à la vidéo pour corriger le tir lors de la prochaine rencontre et éviter que cela se reproduise. Nous avons tout de même encaissé trois buts sur penalty et nous devons en tirer des leçons pour la suite de la compétition. »
Ce prochain duel est programmé lundi face à l’Espagne. Dans quel état d’esprit aborderez-vous cette partie ?
« Notre premier objectif était de sortir de la poule. C’était le plus important car nous terminerons au pire à la 12e place. Nous devrions donc monter au classement mondial à l’issue de cette Coupe du monde. C’est un adversaire que nous connaissons très bien et ces matchs sont toujours très serrés. Mais nous allons analyser sereinement leurs prestations depuis le début du tournoi. Le plus important sera de proposer le même niveau de prestation au niveau défensif. Et si on peut marquer des buts comme cela a été le cas face au Japon, il se pourrait fort bien que le résultat nous soit favorable à l’issue des 60 minutes. »
Cette équipe a beaucoup évolué. Elle a gagné en maturité depuis 18 mois. Comment tu expliques cette évolution ?
« Le travail accompli par Niels est tout simplement incroyable. Il a récupéré un groupe blessé dans son orgueil après la désillusion de la non-qualification pour les Jeux de Rio. Nous étions en déficit de confiance. Mais la médaille d’argent à l’Euro, à Amsterdam, l’été dernier, a tout changé. Cette demi-finale face à l’Allemagne a été déterminante. Nous croyons en nos capacités. Niels apporte énormément de confiance à chacune d’entre nous. Il nous connaît parfaitement et il s’appuie sur nos qualités. Enfin, physiquement, nous avons effectué de tels progrès au cours de ces derniers mois. Face à la Nouvelle-Zélande et à l’Australie, qui sont certainement les deux équipes les plus fortes à ce niveau, nous avons largement tenu la distance. Et je sais que nous pouvons encore progresser dans ce secteur dans le futur. »
Il sera essentiel de bien rester les pieds sur terre après ce large succès ?
« Tout à fait. Nous pouvons d’abord nous réjouir de cette victoire même s’il faudra rapidement nous reconcentrer sur notre prochain objectif dès ce dimanche. C’est extraordinaire de gagner un match de Coupe du monde en inscrivant six buts et en résistant de la sorte à la pression. Il faut donc profiter de cela. Mais je ne crois pas que ce groupe va s’enflammer. Nous savons que nous occupons la 13e place mondiale et que l’Espagne nous précède toujours dans la hiérarchie. Nous allons donc les analyser sereinement pour découvrir leurs faiblesses. Je suis toutefois convaincue que nous devrons réaliser un match parfait pour disputer les quarts de finale, mercredi. »
Entretien : Laurent Toussaint (à Londres).
Photo : Benoît Doppagne – Belga.