Portées par un esprit collectif qui permet de déplacer des montagnes, les dames du Watducks ont apporté, ces quatre dernières saisons, un vent de fraîcheur et de légèreté en playoffs. Après deux finales perdues, l’une face au Braxgata et l’autre face à l’Antwerp, l’heure est venue pour la phalange waterlootoise d’intégrer la classe des grandes ; celle des champions. « Cette ambition-là nous anime depuis quatre ans maintenant, avouait Lauriane Stappaerts (23 ans). « Nous avons manqué le sacre de peu lors de nos deux précédents rendez-vous avec l’histoire. Un seul détail, une balle détournée, une faute d’inattention peuvent réduire à néant nos efforts. C’est ce qui nous oblige à garder la tête froide. »
D’autant que la finale arrachée jeudi lors de la manche aller face à l’Antwerp ne compte finalement que comme une… mi-temps en football. Avec la nouvelle formule, les Anversoises n’auront besoin que d’une victoire pour décrocher les shoot-outs. À l’inverse, les Ducks seront championnes si elles ne s’inclinent pas. Et si elles essuient une défaite, elles auront encore une chance lors de ces mêmes shoot-outs.
« L’enjeu est énorme mais l’expérience acquise ces dernières années nous permet de croire en nos chances. Face à un ogre comme l’Antwerp, nous n’avons pas le droit à l’erreur. Mais nous savons aussi comment aborder une finale, comment garder les pieds sur terre et à quoi s’attendre. La pression sera sur nos épaules puisque nous devons conserver un résultat ; tandis que l’Antwerp, de son côté, n’aura rien à perdre. Et devra se porter vers l’avant pour nous mettre en difficulté. »
Championnes à 18 reprises, les Anversoises ont l’histoire en leur faveur et un avantage certain au niveau de l’expérience et de la gestion de groupe. À l’inverse, les Waterlootoises se reposent sur un esprit de groupe et une combativité retrouvés. « Lors de la manche aller de cette finale, notre travail défensif a porté ses fruits. Chaque joueuse se donne pour sa partenaire et aucune d’entre nous ne compte ses efforts. Le maître mot, c’est de ne rien lâcher. »
Un sentiment partagé au sein du groupe anversois qui a buté, pendant septante minutes, sur Aisling D’Hooghe et le bloc défensif brabançon. « J’espère que chaque joueuse du groupe se regarde dans le miroir avant cette rencontre, annonçait Caroline Struijk, milieu anversoise. Il est primordial de développer notre jeu et de retrouver notre envie. Sans ces deux éléments, nous ne parviendrons pas à contourner le bloc défensif des Ducks. »
Dimanche, sur le terrain mouillé de Boom, les deux formations devront donc lâcher tous les chevaux pour leur dernière rencontre de l’année. Car la récompense mérite tous les sacrifices…
Sébastien Hellinckx, In La Capitale, samedi 12 mai.
Photo : Marc Lequint.