Après la démonstration anversoise (5-1) lors de la manche aller des playoffs, jeudi, le Dragons a marqué les esprits en prenant un léger avantage psychologique sur le Waterlo Ducks qui semble groggy. Toutefois, rien n’est encore joué dans l’attribution des lauriers nationaux puisqu’une victoire des Brabançons, même sur le plus petit écart, permettra aux protégés de Xavier De Greve de contraindre les champions en titre à une toujours aléatoire séance de shoot-outs. Mais, pour contrarier les plans du club de Brasschaat, Waterloo devra dominer son adversaire à tous les niveaux.
1. La gestion mentale. Comme lors des demi-finales, le Watducks a évolué la peur au ventre. Face au Léopold, les Brabançons étaient passés par le chas de l’aiguille en proposant des prestations nettement moins convaincantes que lors des 22 journées de championnat au cours desquelles ils avaient impressionné par la qualité mais surtout la régularité de leur jeu. « Je ne suis pas frustré mais surtout déçu, annonce le capitaine John-John Dohmen. Je pense tout simplement que nous n’étions pas prêts pour disputer cette finale. Nous avons eu peur sur le terrain et nous n’avons pas joué. Le Dragons mérite 100 fois sa victoire. C’est le seul qui a vraiment proposé quelque chose lors de cette première manche. Je suis déçu car je pense qu’inconsciemment nous avons attendu la manche retour de dimanche pour proposer notre véritable jeu. C’est lors de cette rencontre que tout se décidera pour le titre. Ce premier duel comptait un peu pour du beurre si ce n’est que, maintenant, notre adversaire peut se contenter d’un partage. »
2. La rigueur défensive. L’une des forces principales des joueurs de Xavier De Greve, depuis septembre, c’est la rigueur de leur bloc défensif. Jeudi, pourtant, les attaquants anversois se sont baladés en marquant 5 buts (deuxième plus lourde défaite de la saison après le 2-6 infligé par le Racing le 8 avril). Seules les dix dernières minutes – disputées sans gardien – ont été réellement acceptables. « Notre dernier quart-temps n’était pas si mauvais dans l’ensemble, poursuit le Red Lions. Mais je reste persuadé que si nous développons notre véritable jeu et que nous évoluons à notre niveau habituel, nous poserons beaucoup de problèmes à notre adversaire. Mais pour cela, je le répète il faudra jouer. »
3. L’efficacité sur penalty. Ce n’est pas une surprise. La constance et la précision sur p.c. demeurent toujours les clés du hockey moderne. Le Dragons a obtenu 5 penaltys et en a converti 2 (un direct via Alex Hendrickx et un rebond de Victor Wegnez). De son côté, le défenseur français, Victor Charlet, meilleur buteur brabançon de la phase régulière avec 24 buts inscrits dont 23 p.c., n’a obtenu qu’une seule possibilité en 70 minutes. C’est évidemment trop peu !
4. L’expérience. Avec trois titres consécutifs, le groupe de Jean Willems est évidemment rodé à l’exercice. Et à l’exception des finales face au Racing, en 2016, le Dragons avait littéralement déroulé face à l’Herakles et au Léopold. Il maîtrise donc parfaitement la gestion de ces moments clés comme le souligne encore John-John Dohmen. « Il ne faut pas oublier que nous n’avons pas du tout l’expérience des finales avec ce jeune groupe à l’exception de certains joueurs comme Gauthier Boccard, Vincent Vanasch, Simon Gougnard ou moi-même. Les Anversois disputent leur 6 e finale consécutive. Ils possèdent donc, très clairement, un solide avantage psychologique à ce niveau-là. La seule certitude de notre côté, c’est que tout se décidera dimanche. »
Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 12 mai 2018.