Il était écrit que les demi-finales de hockey féminin offriraient du suspense et du spectacle, tant les affiches étaient indécises. Le Watducks, qui croisait le stick avec La Gantoise, avait pourtant la ferme intention de retrouver la finale, un an après avoir été éliminé par le Braxgata, champion une semaine plus tard, au même stade. Samedi midi, Gantoises et Waterlootoises n’avaient pas su se départager (1-1), rendant la manche retour en terre flandrienne très ouverte.
Très stressante aussi, les deux équipes étant très proches au niveau du jeu, ce qui fut une nouvelle fois démontré dimanche midi, puisqu’il fallait passer par les shoots-out pour désigner un vainqueur : le Watducks (0-0 ; 1-2 aux SO). « La clé de cette rencontre fut notre collectif, avançait la jeune (16 ans) Vanessa Blockmans. Au fil de la saison, cet esprit de groupe et ce jeu en équipe ont fait notre force. Si nous avons connu un passage à vide en début de second tour, le Wat’ a toujours su retomber sur ses pattes, et ses principes. »
Mais aussi sur ses individualités, Aisling D’Hooghe et Vanessa Blockmans sortant le grand jeu. La première en sortant cinq arrêts, dont le dernier stroke (NDLR : suite à un shoot-out), la seconde en endossant le rôle d’héroïne, plantant les deux transformations de son équipe. « C’est chouette de pouvoir aider l’équipe de la sorte, soufflait cette dernière. Nous savions qu’Aisling ferait son travail dans les cages, il fallait en faire de même face au but adverse. »
Du haut de ses 16 ans, la Brabançonne Vanessa Blockmans a démontré une très grande maturité en osant repartir pour un second shoot-out une fois les cinq premiers passés. À 1-1, la moindre erreur pouvait coûter la qualification de son équipe. Pourtant, elle n’a pas eu froid aux yeux. « La seule question que je me suis posée en prenant cette balle, c’est pourquoi ai-je pris cette responsabilité, souriait-elle. Je suis encore jeune et ce n’est pas simple de prendre deux shoots-out en demi-finale des playoffs. Je suis heureuse d’avoir marqué, c’est une sorte d’hommage à mon papa (NDLR : Xavier Blockmans, décédé en début d’année). »
En finale, la phalange waterlootoise retrouvera l’Antwerp, surprenant vainqueur de l’autre demi-finale face au Braxgata (4-2, 4-4), pourtant double tenant du titre. « Nous n’aurons rien à perdre. Ce week-end, nous avons tout donné sur le terrain, je pense qu’aucune joueuse n’en a gardé sous la pédale. Il s’agira d’en faire de même face à l’Antwerp. C’est une équipe qui n’a pas volé sa place en finale et qui mettra tout en œuvre pour décrocher un nouveau titre. De notre côté, nous réalisons une excellente saison, mais il nous manque encore la cerise sur le gâteau. »
L’expérience et le palmarès parlent en faveur de l’Antwerp (18 sacres contre aucune pour les Waterlootoises), mais l’insouciance et l’abnégation tendent à penser que la formation de Lisa Letchford pourrait soulever son premier sacre dimanche après-midi.
Sébastien Hellinckx, In La Capitale, 7 mai 2018.
Photo : Sébastien Hellinckx.