A de rares exceptions près, le hockey ne permet pas aux joueurs de Division d’Honneur de gagner leur vie correctement. Dès lors, certains privilégient, logiquement, leur développement professionnel afin de pouvoir se lancer dans la vie active. C’est le cas d’Arnaud Flamand, le portier de l’Orée, qui s’envolera la saison prochaine pour suivre des cours supplémentaires en Droit aux États-Unis.
Longtemps considéré comme l’un des plus grands talents de Belgique au poste de gardien de but, le Brabançon a rapidement compris qu’il devait, avant tout, se concentrer sur ses études et une carrière professionnelle pour assurer ses arrières. C’est ainsi qu’il mettra sa carrière de hockeyeur entre parenthèses pour l’exercice 2018-2019. D’ici quelques mois, il prendra effectivement la direction des États-Unis. « Je suis des études de Droit avec une spécialisation pour le Droit des entreprises. Et en parlant avec de nombreux professionnels du secteur, j’ai compris que partir aux États-Unis afin de suivre une sorte de Masters en droit était indispensable pour ne pas être, un jour, bloqué dans mon développement professionnel. »
Et en début de semaine, il a confirmé que cet aspect-là prendrait le pas sur le hockey. « J’ai commencé à rechercher des universités en septembre. Les réponses ont commencé à abonder à partir de la fin du mois de janvier. Actuellement, je n’ai pas encore choisi quelle université aura ma préférence. »
Dès lors l’Orée, le club dont il défend les couleurs, s’est activement mis à la recherche d’un nouveau rempart. Car Arnaud Flamand a apporté une certaine stabilité défensive au club woluwéen ; sa succession ne sera dès lors pas un cadeau. « L’objectif du club, c’est de pouvoir compter sur un gardien de très bon niveau. J’aiderai d’ailleurs les dirigeants afin qu’ils tombent sur la bonne personne. J’aimerais, de mon côté, revenir à l’Orée pour la saison 2019-2020, même si je sais que tout peut aller très vite en hockey. Si mon remplaçant preste à un très bon niveau, il serait logique que le club lui offre une année de contrat supplémentaire. Je prends un risque, mais je suis certain que j’en serai récompensé professionnellement d’ici quelques années. »
En parallèle de son aventure américaine, il suivra fort logiquement les performances de ses partenaires. Car en l’espace de quelques années, Arnaud Flamand a découvert un environnement idéal. « L’ambiance est géniale et on s’y sent comme chez soi, souriait-il. L’Orée, ce n’est pas un nuage de fumée, c’est un club qui se repose sur une structure et qui a lancé un projet stable. »
Le maintien acquis la saison dernière a d’ailleurs confirmé le potentiel présent à Woluwe, tout en mettant définitivement en lumière les capacités du club à grandir. « Après avoir assuré notre place en Division d’Honneur, nous allions être attendus au tournant. Et, jusqu’à présent, nous répondons de la meilleure manière possible. Nos résultats sont très bons et nous mettrons tout en œuvre pour conserver la sixième place. Intégrer le top 6 en fin de championnat serait une belle récompense pour l’Orée dans son entièreté. »
Ce week-end, les Bruxellois n’auront ainsi pas le droit à l’erreur face à la lanterne rouge de la série, le Pingouin. Une défaite compliquerait en effet les objectifs woluwéens. « Nos concurrents directs s’affrontent, ce qui nous permettrait de nous rapprocher du top 5. Les playoffs ? Honnêtement, nous avons laissé traîner trop de points pour y parvenir. Cependant, mathématiquement cela reste jouable et cela passera alors par un parcours sans-faute d’ici à la fin de la saison. »
Sébastien Hellinckx, In la Capitale, samedi 10 mars 2018.
Photo : Marc Lequint.