Le derby entre le Léopold et le Racing vaut toujours le détour. Encore plus quand les deux formations uccloises boxent dans la même catégorie et aspirent à prendre part aux prochains playoffs. Du côté du Léo, on retrouvera un Tom Degroote en grande forme, qui vit sa première saison chez les Rouge et Blanc.
À seulement 23 ans, Tom Degroote est déjà un « ancien » en Division d’Honneur. Lancé à 15 ans à peine dans le grand bain, le Nivellois n’a jamais déçu, devenant une valeur sûre dans tous les clubs qu’il a connus. Du Pingouin, où il aura connu une saison en division d’honneur, au Léo, club qu’il a rejoint cet été, en passant par Louvain, sa plus grande expérience actuelle au plus haut niveau (6 saisons), le Belge a toujours su tracer sa route. « Je ne regrette aucun de mes choix actuels, se félicitait le Nivellois. Mais, cet été, je sentais que j’avais besoin d’un nouveau challenge, d’une nouvelle impulsion dans ma carrière. Louvain était un bon club de transition, où j’ai énormément appris, en disputant l’EHL à une reprise et les playoffs récemment. Malheureusement, nos deux dernières saisons étaient bien moins séduisantes et j’aspirais à mieux dans un club plus professionnel, mieux encadré. »
Et depuis l’entame de la saison, il fait les beaux jours du Léo où il est rapidement parvenu à convaincre le staff. Devenu un élément clé du groupe ucclois, il démontre qu’il a, à 23 ans à peine, déjà une grande expérience du terrain. « Je suis satisfait de mon début de saison. On dit souvent que la première année dans un grand club n’est pas évidente, mais j’estime digérer mon adaptation avec réussite. De plus, je suis décisif puisque j’ai inscrit six buts, dont certains étaient importants pour l’équipe. Malgré tout, je ne compte pas m’arrêter là ; je veux devenir un joueur important de l’équipe sur le long terme. Tout est réuni pour que j’y parvienne puisque je suis en confiance et le staff croit en moi. »
Connu pour son jusqu’au-boutisme et sa passion du hockey – il est d’ailleurs coach et est parvenu à faire monter les U19 de Louvain en Division Honneur à l’issue de la défunte saison –, Tom Degroote devra une nouvelle fois sortir le grand jeu ce week-end pour permettre au Léo de prendre le meilleur sur le Racing lors du derby ucclois que tout le monde attend. Au coude à coude en championnat (NDLR : le Racing est 3e avec 26 points et le Léo 4e avec 24 unités), les deux formations n’ont pas le droit de se manquer. « Lors du match aller, que nous avions remporté 1-2, j’avais déjà ressenti toute l’importance que revêtait ce derby. Depuis quelques jours, on me répète souvent que c’est le match de l’année pour nos supporters et que le complexe sportif sera bien garni. Nous abordons d’ailleurs un triptyque intense puisque nous croiserons le fer avec La Gantoise, 5e à égalité de points, la semaine prochaine, avant d’affronter l’Orée, un autre derby. Afin de nous qualifier pour les playoffs, ces trois rencontres seront capitales. »
International en hockey en salle, le Nivellois n’entre, actuellement, pas dans les plans de Shane McLeod, le sélectionneur des Red Lions en outdoor. Un choix qui ne le dérange pas outre mesure. « Il y a deux ans, être sélectionné en équipe nationale était une ambition personnelle. Aujourd’hui, je ne me mets plus de pression car je ne suis pas un hockeyeur pro et que j’ai d’autres activités sur le côté. Ce n’est donc pas ma préoccupation principale. J’avais fait toutes les classes nationales jusqu’en U21, mais les deux dernières saisons à Louvain ont quelque peu freiné mon excellent élan. En signant au Léo, je souhaitais donc donner une seconde chance à ma carrière internationale, mais sans pression aucune. »
Durant la trêve hivernale, Tom Degroote n’est pas resté inactif, bien au contraire. À l’instar de nombreux hockeyeurs, il a choisi de mettre les bouchées doubles en salle. Et bien lui en a pris puisqu’il a vécu la formidable épopée des Indoor Red Lions. « Le moment le plus chouette et le plus intense, ce fut forcément cette Coupe d’Europe à Anvers, souriait-il. Décrocher la médaille d’argent, c’était inattendu. Nous avions disputé un championnat de très haute volée et une expérience folle. De plus, j’inscris le but du 3-3 en finale contre l’Autriche, avant d’inscrire mont shoot-out. Forcément, ce fut l’une de mes plus belles expériences de hockey et j’espère que cela ne sera pas la dernière. »
S’en suivait une Coupe du Monde à Berlin où la Belgique voyait son statut changer avec cette étiquette de vice-championne d’Europe collée sur le dos. « Nous n’avons pas été au niveau, mais le fait de vivre une telle compétition était une bonne chose pour le groupe. Nous avons grandi, malgré les défaites, et nous reviendrons plus forts. »
L’hiver de Tom Degroote aurait d’ailleurs pu se terminer en fanfare s’il était parvenu, avec Namur, à déjouer les pronostics en finale du championnat de Belgique en salle face au… Racing. « J’aurai donc un œuf à peler avec les Rats ce week-end, rigolait-il. Plus sérieusement, nous n’étions pas passés loin de l’exploit alors que nous avions une formation moins forte que le Racing. Personnellement, ce fut une saison hivernale fantastique. »
Sébastien Hellinckx, In La Capitale, samedi 3 mars 2018.