Afin de contrer cette problématique, le Racing de Bruxelles s’est lancé il y a trois ans dans un pari fou : installer une salle éphémère sur son site de hockey afin de proposer une structure de qualité à ses membres. Aujourd’hui, plusieurs clubs ont emboîté le pas, à l’image du Léopold, d’Anderlecht et du Watducks.
« La culture du hockey en salle fait partie de l’ADN du Racing, souriait Thierry Le Saux, le président du club. Avec huit titres décrochés en dix ans en Division d’Honneur, on peut dire que la culture de la salle est très développée au Racing. Nous retrouvons dans notre club Olivier Nonnon, l’un des meilleurs entraîneurs du monde en indoor, ainsi que Tom Boon, Cédric Charlier ou Jérémy Gucassoff, des internationaux outdoor, qui ont toujours eu un lien très fort avec la salle. C’est d’ailleurs en jouant à l’intérieur qu’ils ont étoffé une grande partie de leur technique. »
Aujourd’hui, les Rats en récoltent les fruits puisque de plus en plus de jeunes joueurs du club choisissent de s’inscrire aux compétitions indoor organisées par la fédération. « C’est plus pratique et plus motivant pour les parents de venir déposer leur enfant au Racing plutôt qu’aux quatre coins de Bruxelles, là où le club aurait trouvé une heure de libre pour jouer. Vu les conditions climatiques, c’est également important de pouvoir bénéficier d’une telle enceinte pendant l’hiver. Au niveau sportif, la salle permet avant tout de développer d’autres qualités. Le jeu y est différent, plus physique, et demande une réflexion plus avancée. »
En ouvrant de nombreuses portes, le club bruxellois s’est érigé en modèle à suivre pour plusieurs autres entités de la capitale. À commencer par le Léopold qui, en dernière minute, a choisi d’installer un chapiteau de 50m de long sur 25m de large sur ses terrains de tennis. « Les problématiques autour du hockey en salle sont multiples, précisait Denis Poncelet, responsable des équipes en salle du Léo. Les principales difficultés concernent les locations de salle. Il y a un déficit d’infrastructures à Bruxelles et en Wallonie. Pour un club comme le Léo, il est devenu très compliqué de trouver des heures de libre afin d’accueillir des matches en salle. De plus, certains complexes sportifs refusent d’accueillir ces rencontres pour différentes raisons. À l’inverse, en Flandre, les clubs rencontrent plus de facilités. La solution la plus viable passait dès lors par l’installation d’un terrain éphémère. »
Installé depuis le 15 novembre, et jusqu’au 20 février prochain, le chapiteau du Léo est également à la pointe de la technologie puisque les dirigeants peuvent contrôler le thermomètre et la luminosité via leur téléphone portable. « Via une application, nous avons le contrôle sur les différentes consommations, énonçait Franck Huens, directeur sportif de la section hockey du Léo. La tente est chauffée tout au long de la journée et permet aux différents groupes de s’entraîner dans de bonnes conditions. Cette salle permet à nos jeunes de pratiquer et de développer leur hockey. La fédération loue également de nombreuses heures de salle, ce qui devrait nous permettre d’entrer dans nos frais. »
Des frais importants puisque la location d’un tel matériel poussera les clubs à investir, en moyenne, entre 40.000 et 65.000 euros. La location d’une tente de taille normale s’élève à 18.000 euros, tandis que le plancher coûterait 6.000 euros par an, au minimum. Le coût de l’énergie (7.500), des coûts annexes (2.500) et des luminaires (5.000) ne sont pas non plus à négliger (NDLR : tranches de prix communiquées par certains clubs). « C’est un investissement très élevé et cela nous pousse, au Racing, à le répercuter sur les cotisations de nos membres, précisait encore Thierry Le Saux, président des Rats. J’estime que nous avons fait un choix gagnant, même si tout n’est pas encore parfait. Nous sommes encore loin de ce qui se fait aux Pays-Bas où des infrastructures en salle avoisinent les 350.000 euros sur dix ans. On parle, là-bas, d’un complexe qui peut abriter deux terrains. »
Cette année, cinq clubs disposeront d’une salle éphémère : le Racing, le Léopold, l’Amicale Anderlecht, Uccle Sport et le Watducks.
Sébastien Hellinckx, In La Capitale, jeudi 30 novembre 2017.