Même si les protégés de Jean Willems ne sont pas parvenus à concrétiser leur rêve européen, ce week-end, à Brasschaat, ils ont démontré, s’il le fallait encore, qu’ils appartiennent bel et bien au gratin du Vieux Continent. Après avoir subis, lors de la demi-finale, la loi du Rot-Weiss Cologne, vainqueur de cette 10e édition de l’EHL, ils n’ont pas éprouvé la moindre difficulté pour remporter leur troisième médaille de bronze dans la compétition en s’imposant face à Wimbledon (1-3).
Une victoire nette et sans bavure qui a réjoui le capitaine Felix Denayer : « Après notre prestation moyenne de samedi où personne n’avait reconnu le Dragons puisque nous ne sommes pas habitués à être dominés de cette manière dans les différents secteurs du jeu, nous avons retrouvé toutes nos sensations face aux Anglais. Nous avons contrôlé la rencontre et nous avons été très réalistes dans le cercle. Nous terminons logiquement sur la troisième marche du podium. Nous ne méritions pas plus cette saison. Les finalistes ont évolué à un niveau supérieur au nôtre. Mais, avec une moyenne d’âge de 23 ans et un groupe 100 % belge, je pense sincèrement que nous pouvons nous montrer plus que satisfait avec cette nouvelle médaille de bronze dans la compétition. »
Alors que certains louent avec insistance la qualité de la compétition domestique belge, il faut bien reconnaître qu’il existe encore bel et bien une différence entre la division d’honneur et les championnats allemand ou néerlandais. Le Dragons domine le hockey belge de la tête et des épaules depuis trois saisons mais cela ne lui rend pas spécialement service sur la scène internationale. Face à Cologne, Felix Denayer et ses partenaires ont souffert et n’ont jamais trouvé la solution face à un bloc allemand ultra réaliste : « Nous ne disputons pas suffisamment de rencontres à enjeu tout au long de la saison. C’est ce qui est naturellement ressorti de notre débriefing après la défaite face à Cologne. Alors comment, dès lors, dans le futur, pouvons-nous nous préparer plus adéquatement pour ce type de rendez-vous ? En Belgique, tout le monde évolue en zone face à nous pour nous empêcher de développer notre jeu. Mais au niveau international, nos adversaires jouent homme contre homme et ils nous pressent constamment. Peut-être faudrait-il changer la formule du championnat pour avoir l’occasion de disputer plus de matchs de haut niveau. Ce serait bénéfique pour tout le monde. Pour les équipes, pour les joueurs mais aussi pour le public ! »
Mais avec quatre médailles (trois de bronze et une d’argent) remportées lors des six dernières éditions de l’EHL, le bilan européen du Dragons reste tout simplement exceptionnel. « C’est vrai qu’on a l’impression que certains commencent à être blasés par ces résultats mais cela prouve surtout que nous sommes très constants. Je rappelle tout de même qu’au début de la saison, il existait beaucoup d’interrogations après le départ de quatre de nos titulaires durant l’été. Et malgré ce collectif jeune et réduit, nous avons décroché un nouveau titre en Belgique et une médaille européenne. Le défi sera donc de bâtir durant les prochaines saisons cette équipe capable de décrocher ce premier sacre européen pour notre pays. »
Les transferts de Victor Wegnez, Nicolas Poncelet, Louis Rombouts et Gregory Stockbroekx pour compenser le seul départ de Thomas Briels vont d’ailleurs dans ce sens. Le Dragons s’apprête donc à dominer la prochaine saison dans le championnat de Belgique, mais rêve déjà des prochaines échéances européennes.
Laurent Toussaint, In Le Soir, mardi 6 juin 2017.
Photo : Philippe Demaret – Okey.be