Epoustouflante. Exceptionnelle. Stratosphérique. Les adjectifs étaient dithyrambiques dans la presse belge et étrangère au moment de commenter la prestation belge et la victoire face à la Grande-Bretagne. Les Lions ont tout simplement dévoré leur adversaire en ne lui laissant pas la possibilité de se défendre. La quatrième nation mondiale a été submergée dans tous les secteurs du jeu face à une équipe transfigurée par rapport aux derniers rendez-vous internationaux (Euro ou Champions Trophy).
Cela faisait déjà un petit temps que les protégés de Shane McLeod couraient après un nouveau match référence. En fait, depuis un certain 23 août 2013 et la demi-finale du Championnat d’Europe, à Boom, remportée 3-0 face à… la Grande-Bretagne. Une prestation magnifique qui avait démontré tout le potentiel de ce groupe. Et, même si, depuis lors, la Belgique a livré plusieurs prestations d’excellentes factures face aux ténors mondiaux (comme lors de la finale de la World League, à Raipur, en décembre dernier), elle n’est parvenue, que trop rarement, à afficher de la constance ou une réelle consistance pendant 60 minutes, lors de ses dernières tournois.
Mais, samedi, face aux Britanniques, les joueurs belges ont été conquérants et impériaux. Ils ont affiché un visage et une mentalité qui a séduit Shane McLeod. « Nous ne pouvions rêver mieux comme entrée en matière. Mes joueurs ont livré un match exceptionnel dans tous les secteurs du jeu. Mais ce début de tournoi ne me surprend pas. Les joueurs ont travaillé extrêmement dur, ces dernières semaines et ces derniers mois, pour atteindre ce niveau. Ils ont également démontré qu’ils étaient parfaitement préparés physiquement pour ce rendez-vous olympique. Ils ont prouvé qu’ils avaient encore grandi et gagné en maturité. »
Physiquement impressionnant, ils ont littéralement « mangé » leurs adversaires. Sous une chaleur oppressante, ils ont affiché une maturité et une assurance qui offre de merveilleuses opportunités pour la suite du tournoi. Mais, hors de question de s’enflammer, à l’image de Cédric Charlier. « C’est vrai que les résultats engrangés de la préparation pouvaient laisser penser que nous n’étions pas prêts. Mais nous étions en confiance. Notre fond de jeu était très bon. Et, lorsqu’il a fallu effectuer un pas supplémentaire dans l’agressivité et dans la constance, nous avons répondu présents. Tous les efforts que nous avons entrepris au cours de cette année portent leurs fruits. Mais, attention, rien n’est fait. Il faudra encore grandir dans le tournoi et continuer sur la même voie. »
Pourtant, tous les voyants semblent déjà au vert après ce week-end. Le penalty qui suscitait tant d’inquiétudes a retrouvé de sa superbe. Les Red Lions possèdent ainsi une palette avec une vingtaine de variantes pour surprendre leurs adversaires. La défense, qui a toujours été un des points forts de l’équipe, semble plus solide que jamais avec un Arthur Van Doren en taille patron, malgré son jeune âge (21 ans). Le milieu de terrain est lui tout simplement exceptionnel avec John-John Dohmen, Simon Gougnard, Jérôme Truyens et Felix Denayer qui pourraient évoluer, comme titulaires, au sein de n’importe quelle équipe du Top 3 mondial. Enfin, les attaquants ont soigné leur finition (un point d’attention relevé lors des dernières compétitions) et semblent plus affûtés, mais surtout affamés que jamais.
« Nous avons simplement évolué au niveau qu’il faut atteindre lors des JO pour performer, concluait encore Loïck Luypaert. Mais nous voulons avant tout continuer à progresser car nous n’avons certainement pas encore atteint notre meilleur niveau. »
Le prochain duel, mardi soir, face à l’Australie constituera, donc, un nouveau test sérieux pour la Belgique. Mais il sera, aussi et surtout, un nouveau moyen pour les Red Lions d’envoyer un message fort à leurs adversaires et de réaffirmer qu’ils sont plus que jamais candidat à une médaille.
Laurent Toussaint (à Rio de Janeiro), In le Soir, lundi 8 août 2016.
Photo : ARBH/World Sport Pics.