Septante minutes. C’est ce qu’il reste aux dames du Watducks pour renverser la vapeur face au Braxgata après la défaite lors du match aller de la finale des playoffs (2-0). L’espace d’une rencontre, les Waterlootoises devront se faire violence pour écrire l’histoire, leur histoire. Jamais encore le club brabançon n’a été titré en dames. L’enjeu est donc de taille pour Thibault De Saedeleer et Gilles Jacob, les deux coaches des Brabançonnes. « Nous avions abordé la demi-finale sans pression et je pense que lors du match aller de la finale, cette pression est apparue », juge Thibault. Toujours est-il que les dés ne sont pas jetés et que nous avons encore notre sort en mains. »
Sacrés à plusieurs reprises avec l’équipe masculine des Canards, Thibault De Saedeleer et Gilles Jacob sont bien conscients qu’ils ont la chance unique d’être titrés en tant que coach dès leur première saison de service. « Forcément, on y pense », souligne Gilles Jacob. « Les dames ont surclassé la saison régulière et ce serait une juste récompense pour le travail effectué depuis deux ans. Et devenir champion en tant qu’entraîneurs après avoir goûté à cette sensation en tant que joueurs est très motivant. »
Pourtant, la tâche des deux Brabançons n’était pas des plus simples. Et pour cause, les deux hommes reprenaient le flambeau laissé par Shane McLeod en cours de saison. Un homme qui aura permis à l’équipe dames de passer un énorme palier. « Et qui fut notre propre entraîneur », soufflaient les deux coaches. Ce ne fut pas facile de prendre la relève. Nous avons pris ce que Shane avait mis en place en apportant notre propre touche, relate Thibault De Saedeleer avant que Gilles Jacob ne poursuive. « Chacun à son style, mais une chose est sûre : on passe après un gourou. Quand Shane prenait la parole, il était capable de faire taire tout un stade. Nous, du haut de notre trentaine d’années, c’est plus délicat de nous imposer. »
Qu’à cela ne tienne, leur gestion du groupe fut excellente puisqu’ils sont parvenus à amener les Canardes en finale, au même titre que McLeod l’an dernier. Et leur collaboration porte ses fruits. « On s’aime bien, mais on vit cela de plus en plus mal », rigolaient les deux hommes. « Ce n’est pas tous les jours évident de gérer un tel groupe. Nous avons la chance d’être aidés par pas mal de filles expérimentées. »
Et s’ils préparent le match à deux, c’est Gilles Jacob qui prend plus souvent la parole une fois que la rencontre débute. « On se met d’accord sur le plan avant le match, ce qui nous permet d’avoir la même vision en plein match. Mais forcément, lui a un regard plus offensif et moi plus défensif », reconnait le Namurois.
Disposant d’un groupe de 19 joueuses « qui méritent toutes de faire partie du groupe chaque week-end », Thibault De Saedeleer et Gilles Jacob ne rêvent plus que d’une chose : le titre. « Notre complémentarité nous a permis d’atteindre la finale. La remporter serait une cerise sur le gâteau », concluaient-ils tout sourire.
Sébastien Hellinckx, In La Capitale, samedi 7 mai 2016.
Photo : Marc Lequint.