C’est donc la tête basse que les joueurs belges ont quitté le Wagener Stadium, situé dans la banlieue d’Amsterdam. Déçus, amers, frustrés, ils s’attendaient certainement tous à vivre un autre week-end pascal. Que ce soit du côté du Léopold, de Louvain ou du Dragons, les regrets sont nombreux après le deuxième tour de la prestigieuse compétition européenne qui a toujours si bien réussi à nos représentants. Pourtant, cette fois-ci, la balle a plutôt roulé en faveur de l’adversaire et a empêché notre pays de participer, pour la septième fois en neuf éditions, au dernier carré du tournoi.
Présenté comme notre atout numéro 1 pour cette édition, le Dragons s’est loupé, dès vendredi, face aux Espagnols de l’Athlètic Terrassa. Les Anversois ont pêché en zone de conclusion et ils ont manqué de fraîcheur physique et mentale pour plier rapidement un duel qui ne pouvait leur échapper. Présentés parmi les favoris pour cette saison, les joueurs de Jean Willems ont semblé plus fragiles que jamais face à des Catalans extrêmement réalistes. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que certains prétendent que les champions de Belgique avaient abordé le huitième de finale de manière un petit peu trop effrontée. « Pas du tout, corrige fermement Felix Denayer, le capitaine anversois. Tous les signaux étaient au vert pour réaliser une bonne prestation. Nous n’avons certainement pas pris ce match par dessus la jambe. Il nous a juste manqué le petit brin de chance qui était en notre faveur les dernières saisons. Mais nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes. Nous avons manqué de lucidité en fin de partie. Nous devrons tirer au plus vite les leçons de cette défaite même si elle ne peut être que bénéfique pour le futur. »
Du côté du Léopold, l’histoire est quelque peu différente. Ils étaient peu nombreux à avoir parié sur une éventuelle qualification face à Oranje Zwart. Pourtant, face aux champions d’Europe, les Bruxellois ont fait bien plus que se défendre. Ils ont poussé les Néerlandais dans leurs derniers retranchements et ceux-ci ne sont parvenus à s’en sortir que grâce à leurs individualités, qui ont fait la différence aux moments clés. « Cela s’est joué sur des détails, regrettait le capitaine Elliot Van Strydonck, vainqueur de l’EHL, la saison dernière avec OZ. Nous avons disputé le match qu’il fallait mais c’est encore la différence qu’il existe entre nous et les grandes équipes. Celles-ci parviennent toujours à réussir un coup d’éclat lorsqu’il le faut. Je connais parfaitement cette situation puisque je l’ai vécue, ces deux dernières saisons, sous le maillot d’Oranje Zwart. Nous ne jouions pas si bien mais nous parvenions souvent à faire la différence de cette manière. C’est passé tout près et cela prouve que nous ne sommes pas très loin du top. C’est la preuve que les clubs belges sont de plus en plus proches des équipes du top du championnat néerlandais. »
Ce sont donc finalement les Universitaires de Louvain qui sont passés à côté de la montre en or. Qualifiés pour les quarts de finale après leur large succès face à Poznan, ils ne s’attendaient pas à éviter le Dragons. Et, face à Terrassa, son tombeur, ils sont malheureusement passés quelque peu à côté de leur sujet en manquant cruellement de percussion et de réalisme devant le but catalan. De quoi énerver fortement le milieu de terrain Hugo Genestet. « C’est un résultat frustrant car notre adversaire s’est contenté de concrétiser ses trois occasions pour s’imposer. Cette élimination est d’autant plus énervante qu’ils n’étaient clairement pas plus forts que nous. Mais l’efficacité offensive a été insuffisante. Il nous a aussi manqué un peu d’expérience européenne. Et à ce niveau-ci, cela ne pardonne pas. »
Laurent Toussaint (à Amsterdam), In Le Soir, mardi 29 mars 2016.
Photo : Philippe Demaret – Okey.be