La Belgique est donc passée à côté de son sujet lors de sa seconde participation au tournoi regroupant les meilleures nations mondiales. Suite à sa défaite 3-2, face à l’Angleterre, lors du match de classement, elle termine huitième et bonne dernière de la compétition avec un bilan chiffré catastrophique. Une seule victoire, face au Pakistan, le finaliste surprise de cette 35e édition, et deux nuls en phase de poule. Ensuite, elle a craqué face à l’Inde, lors des quarts de finale, comme d’habitude, serions-nous tentes d’écrire, avant de s’incliner, à deux reprises, lors des matchs de classement malgré une large domination des débats.
Alors que cachent réellement ces résultats ? Quatrièmes au classement mondial, que valent réellement les Red Lions ? Où se situe réellement l’équipe, à seulement six mois de la demi-finale de la World League, à Brasschaat, qualificative pour les Jeux de Rio ? Quatre faiblesses doivent impérativement être corrigés durant ces prochains mois…
- Le manque de consistance. C’est pourtant le point central du système de Jeroen Delmee. Les joueurs doivent prester, tout le match, au plus haut niveau et avec la même intensité. Ils doivent se montrer plus réguliers et rester concentrés durant soixante minutes. Et même si le fond de jeu a été plutôt correct, en Inde, il y a cependant eu beaucoup trop de déchet technique et de mauvaises passes durant ces neuf jours. « Je suis persuadé que nous nous avons tout de même grandi durant l’ensemble tournoi, même cela n’a pas été suffisant, admet Florent van Aubel, auteur des deux buts face à l’Angleterre. Nous devons parvenir à gérer beaucoup mieux tout un ensemble de petits détails. Et c’est encore loin d’être le cas à l’heure actuelle. C’est cela qu’il faudra travailler, en priorité, durant les prochains mois. Il faut parvenir à nous montrer plus consistants pour avoir une chance d’un jour intégrer le Top 3 mondial ! »
- La mauvaise gestion des moments clés. Ce n’est pas nouveau, les Red Lions éprouvent de grosses difficultés à négocier les moments importants dans les rencontres. Quand il faut marquer, ils ne le font pas. Quand ils doivent gagner, ils n’y arrivent pas. « Dans les moments clés, nous commettons trop d’erreurs individuelles qui nous coutent chers, poursuit le capitaine, John John Dohmen. Mentalement, nous n’étions pas assez costauds durant le tournoi. Il faut juste apprendre à gagner des matchs même quand nous ne jouons pas bien. Il ne faut plus être perturbé par la manière mais bien se focaliser sur le résultat final et la victoire. »
- Pas assez réalistes dans le cercle. Au niveau offensif, l’entame de compétition avait été plutôt convenable. Mais au fil des rencontres, l’efficacité a clairement fait défaut comme le reconnaît Tom Boon. « Nous nous sommes crées des tas d’occasions des buts mais nous ne parvenons pas à marquer. Nous manquons de lucidité dans le cercle lors des moments cruciaux. C’est une chose de dominer le jeu mais cela en est une autre de concrétiser cette situation au marquoir. Il ne faut rien lâcher en attaque et tuer le match beaucoup plus rapidement. »
- Où sont les leaders ? A côté du capitaine, John John Dohmen, et de ses 280 sélections, le groupe manque de patrons. Mais, même si l’équipe est jeune (avec une moyenne d’âge de moins de 24 ans), il est capital que plusieurs joueurs endossent ce rôle pour le futur comme le demande instamment Jeroen Delmee. «Il faut oser s’imposer et prendre ses responsabilités sur le terrain. Face à l’Inde, si cela avait été le cas, je pense que nous n’aurions pas perdu ce quart de finale. »
Fin janvier, les Red Lions partiront en stage en Afrique du Sud pendant deux semaines pour progresser et corriger ces détails spécifiques. Le coach néerlandais est lucide et il mesure mieux que quiconque le chemin qu’il reste à parcourir pour atteindre les objectifs fixés en 2015. C’est uniquement à ce moment-là qu’il faudra tirer les conclusions qui s’imposent si les Belges venaient à échouer lors de la conquête d’un ticket pour les JO…
Laurent Toussaint (à Bhubaneswar), In Le Soir, lundi 15 décembre 2014
Photo : FIH