C’est en quelque sorte la surprise du chef même si, depuis une petite semaine, la rumeur avait commencé à se propager dans les clubs du pays. Jeroen Delmee a donc choisi de rappeler en équipe nationale le joueur brabançon qui évolue, depuis cet été, au Club Egara, à Barcelone. Un retour en grâce d’un joueur qui a réalisé une saison exceptionnelle lors de la conquête du troisième titre du Waterloo Ducks, la saison dernière.

Ecarté en janvier 2013, après le couac du Champions Trophy, en Australie, par Marc Lammers pour un manque d’hygiène de vie et d’investissement, tout comme Cédric Charlier et Gauthier Boccard, Alex de Paeuw était le seul des trois à ne pas avoir obtenu une seconde chance. Le Néerlandais continuait d’ailleurs à exprimer des réserves importantes sur le potentiel de l’ex-joueur du Watducks lorsque les journalistes citaient son nom pour un éventuel come-back.

Il a donc fallu attendre le départ de Lammers et la prise de pouvoir de Delmee pour assister au grand retour du milieu de terrain chez les Red Lions. Et c’est depuis Barcelone, juste avant de partir à l’entraînement, qu’Alex s’est expliqué sur cette nouvelle chance qu’il lui est offerte.

Alex, plus personne ne s’attendait à ton retour en équipe nationale ?
« Il est certain que ce retour est une belle surprise après avoir attendu mon heure pendant plus d’un an et demi… J’ai été stupéfait de la décision de Marc Lammers de quitter les Red Lions. Mais, à ce moment là, je ne savais pas encore vraiment si Jeroen Delmee me laisserait ma chance sachant que j’évolue, aujourd’hui, dans un club espagnol, à plus de 1.300 kilomètres de la Belgique. »

Comment se sont déroulés les premiers contacts avec le nouveau T1 de l’équipe nationale ?
« J’ai d’abord conservé avec Jeroen par e-mail. Ensuite, je suis rentré en Belgique, durant le mois d’août, afin d’essayer de trouver des solutions avec lui. J’ai également discuté avec mon club ici, à Barcelone, afin de trouver les meilleurs arrangements possibles. Tout n’a pas été si simple, mais au final, nous sommes arrivés à un accord, et c’est bien là le principal. »

Tu as changé durant cette année et demi à l’écart du noyau des Red Lions ?
« Plusieurs choses ont évolué avec le temps. Je pense que mon niveau actuel est plus constant qu’il y a deux ans. J’ai également travaillé sur mon caractère fort et mon professionnalisme pour poursuivre mon évolution. J’ai tout fait pour pouvoir revenir en équipe nationale. J’ai travaillé très dur afin d’obtenir une nouvelle chance. Mais, après un certain temps, j’ai compris que même si mes prestations avec le Watducks étaient convaincantes, Marc n’allait jamais changer d’avis. C’est d’ailleurs une des principales raisons de mon départ, j’avais besoin d’un nouveau challenge dans ma carrière. »

Qu’est-ce qui coinçait avec Lammers ?
« Marc ne m’appréciait pas en tant que personne… Le problème était aussi simple que cela. Avec lui, la porte était fermée et je ne pouvais rien y faire. Mais je n’éprouve aucune rancune envers lui. Le faite d’avoir été écarté pendant un certain temps m’a donné l’envie de bien faire et de travailler encore plus intensément… Je suis content d’être finalement récompensé. »

Tu n’éprouves aucun sentiment de revanche ?
« Non, car je ne crois pas qu’il est bon de s’attarder sur le passé. Il vaut mieux tourner la page rapidement. Je veux me remettre au travail pour avoir une chance d’être repris dans cette équipe où les places coûtent chers. Je vais juste me rendre aux entraînements avec l’envie de bien faire et si j’en ai la possibilité, aider l’équipe à poursuivre son évolution. »

Comment va tu faire pour assister aux entraînements alors que tu joues en Espagne ?
« Je vais revenir, chaque semaine, du lundi au mercredi afin de m’entrainer avec l’équipe. Je suis conscient que cela va être éprouvant, mais je suis déterminé à le faire. »

Quelles sont tes attentes et objectifs avec les Red Lions ?
« J’espère être sélectionné pour le Champions Trophy, en décembre prochain, en Inde, puis, ensuite, pour les autres échéances de l’équipe nationale. A plus long terme, je voudrai naturellement participer aux Jeux de Rio, en 2016. »

Entretien : Laurent Toussaint

Photos : Hockeybelgium.be / PHDPH.com