Philippe Truyens : « L’exposition des équipes nationales est bénéfique pour le championnat domestique. »

Vainqueurs du championnat d’Europe B, il y a deux semaines à Espinho (Portugal), en alignant cinq victoires et surtout en développant un hockey extrêmement chatoyant, les messieurs rejoindront le Top 8 continental dès la saison prochaine. « C’est le résultat d’un an de travail acharné, s’enthousiasme Philippe Truyens, le coordinateur des équipes nationales salle. L’équipe a réellement surclassé ses adversaires en remportant ses cinq duels avec panache. Pour les dames, même si elles ne sont pas parvenues à assurer leur maintien en division A à Minsk, et qu’elles croiseront donc leurs collègues masculins, il y a énormément de positif à retirer du tournoi. Elles ont ainsi terminé la compétition en proposant trois rencontres de très haut niveau. »

Ce retour au sommet est donc une belle récompense pour une équipe repartie quasi de zéro mais avec de sérieuses ambitions. « Vu le contexte dans lequel la salle évolue, il n’est pas toujours simple de mener à bien ce projet, poursuit Philippe Truyens. Mais cette exposition des équipes nationales est bénéfique pour le championnat domestique. Le comité salle a débloqué des budgets importants pour obtenir des résultats. Pas question, donc, de se contenter de faire de la figuration lors des grands rendez-vous internationaux. »

Le budget est naturellement l’un des nœuds du problème. La BIH ne peut compter que sur ses propres rentrées, mais elle parvient cependant à débloquer 30.000 euros chaque année pour chacune de ses équipes nationales. « Un budget prélevé sur nos rentrées propres, qu’il s’agisse des cotisations ou des bénéfices des finales de Playoffs, souligne le coordinateur des équipes nationales. Nous sommes donc restreints, mais en aucun cas frustrés. »

Le comité salle préfère regarder vers l’avenir en insistant sur les spécificités de la discipline et sur l’importance de crédibiliser encore un peu plus le championnat national en le rendant plus attractif pour d’éventuels partenaires commerciaux. En attirant aussi éventuellement certains Red Lions ? « Seuls Tom Boon et Cédric Charlier pourraient éventuellement revendiquer une place en équipe nationale, conclut encore Philippe Truyens. Mais ce n’est pas compatible avec leur statut d’international. De toute manière, je reste persuadé qu’il s’agit d’un tout autre sport que le hockey sur gazon. Il est donc essentiel d’axer notre développement sur des joueurs spécialisés en salle. C’est d’ailleurs ce que font les meilleures nations, comme les Pays-Bas et l’Allemagne qui ont bien séparé les deux disciplines. »

Une scission qui, comme l’explique (par ailleurs) Patrick Van Den Berghe, n’est pas (encore) à l’ordre du jour. Alors, pour l’heure, tous les regards de l’équipe nationale salle sont tournés vers la Coupe du monde 2019… même si la participation belge n’y est pas encore assurée à 100 %. La Fédération internationale se réserve en effet le droit de ramener de huit à six le nombre de nations européennes qualifiées d’office pour le Mondial… ce qui pourrait exclure de fait les deux nations montantes, dont la Belgique !

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 30 janvier 2015.

Photo : Marc Lequint.

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